Les électeurs se sont exprimés en faveur des candidats indépendantistes pour ces législatives. Une lourde défaite pour le Tapura Huiraatira, et surtout un moment historique pour le parti d’Oscar Temaru, le Tavini Huiraatira : « Ça l’est aussi pour le pays. On a jamais vu ça. (…) Si j’étais président du gouvernement, je démissionnerai parce que ça n’a plus sa raison d’être. Je sais bien que cela ne se fait pas comme ça, mais avec de tels résultats, le fair-play aurait voulu qu’il démissionne. (…) C’est notre pays, Edouard est un garçon de ce pays. Ensemble, on doit voir ce qu’il faut mettre en place pour sortir ce pays de la situation économique difficile dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. (…) J’aimerai avoir un débat avec monsieur Edouard Fritch, ou alors le haut-commissaire ».
Selon le tavana de Faa’a, ces votes ne sont pas des votes sanction, mais juste le reflet d’une jeunesse plus investie en politique : « C’est la jeunesse qui s’est exprimée, et qui commence également à se poser des questions. (…) . Je pense que les gens ont été convaincus par les débats qu’il y a eu. Chacun a pu s’exprimer dans les deux langues. Ce pays a besoin d’un changement profond ». Un changement initié par la jeunesse ? « S’il y a quelqu’un qui est prêt à remplacer le soldat que je suis, je suis prêt. Je suis le soldat pour servir, pas le président » répond l’indépendantiste.
Très ému, Oscar Temaru admet quand même qu’« il reste encore beaucoup à faire. On a dénoncé beaucoup de choses. Ce pays, vous le savez tous, vit une situation économique difficile, et on aura besoin de tout le monde pour redressé l’économie de ce pays, et aura également besoin des outils qu’il faut pour développer ce pays. (…) Merci à notre population qui nous a fait confiance. On sera digne de leur confiance ».
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Concernant l’influence de cette vague bleue sur les territoriales de 2023, le tavana ne se positionne pas encore clairement : « Nous nous sommes battus, et les résultats sont là. Maintenant, on se pose la question : ‘est-ce que nous avons les outils qu’il faut pour pouvoir arriver à trouver des solutions pour les nombreux problèmes que nous connaissons dans notre pays, sur le plan social, sur le plan économique… ». Pour rappel, si les législatives ne portent que deux candidats au second tour, la configuration des territoriales est radicalement différente avec une élection à deux tours à la proportionnelle et des règles beaucoup moins contraignantes.