Oscar Temaru à Médiapart : « si je gagne cette élection chez nous, ce sera l’auto-proclamation » de l’indépendance

Publié le

Publié le 14/02/2017 à 9:29 - Mise à jour le 14/02/2017 à 9:29

« D’autres candidats, d’autres voix » : c’est ainsi que Médiapart dépeint les trois candidats interrogés mercredi. Des candidats qui se situent un peu en marge du débat politique national et qui sont peu médiatisés, comme Charlotte Marchandise, une candidate hors partis élue sur un site participatif. 

Parmi eux, Oscar Temaru. On se doute que l’indépendance de la Polynésie a du mal à se frayer une place parmi la sécurité nationale, la probité des élus, le chômage ou l’immigration, qui promettent d’être quelques-uns des grands thèmes de la Présidentielle 2017.

Oscar Temaru n’a jamais caché qu’il se présentait à cette élection, non pas pour être élu, mais pour accéder aux médias nationaux. Dès le début de de son entretien, il dénonce le « colonialisme nucléaire », avec cette question : « Combien de personnes sont mortes de ces essais nucléaires ? Personne ne peut nous le dire ! Et combien vont encore mourir ? ».

Oscar Temaru a ensuite pointé un paradoxe du discours du Front National : « Très bien, la France aux Français, mais la Polynésie aux Polynésiens », ce que refuse selon lui Marine Le Pen.

« Il n’y a pas de démocratie dans un pays sous tutelle, ça n’existe pas » a souligné le leader indépendantiste pour expliquer sa démarche d’auto-détermination. 

« Si je gagne cette élection chez nous, ce sera l’auto-proclamation » a affirmé Oscar Temaru. Le journaliste Julien Sartre lui a opposé des freins juridiques. « Ca fera peut-être jurisprudence » a répondu Oscar Temaru. Voter pour lui, c’est « voter pour être un peuple souverain », a-t-il affirmé, faisant de cette élection une forme de référendum pour l’indépendance de la Polynésie française.

Oscar Temaru a rappelé ses liens forts avec les indépendantistes corses, bretons et calédoniens, malgré quelques différences, les Bretons étant par exemple plus régionalistes qu’indépendantistes. 

Il a exprimé sa déception après l’élection de François Hollande. Il a refusé d’exprimer un soutien par anticipation à un candidat au second tour de la Présidentielle, même dans le cas ou Benoît Hamon y serait présent. La rupture avec le PS, ancien allié du Tavini, est donc consommée.

En fin d’entretien, les journalistes de Mediapart ont rappelé les affaires judiciaires de Gaston Flosse et le clientélisme politique en Polynésie. « S »il y avait une justice dans notre pays, certains hommes ne pourraient plus être dans la vie politique » a déclaré Oscar Temaru sans vouloir donner de nom ; pour lui cette absence de justice est liée au pouvoir central, à l’Etat.  

Mike Leyral

https://www.youtube.com/watch?v=HVd1cIT6JXU

Dernières news