Edouard Fritch a repoussé l’application de la loi sur l’obligation vaccinale de deux mois, soulignant des problèmes d’incompréhension parmi la population. Qu’en pensez-vous ?
« Ce qu’on voit surtout, ce sont des problèmes d’incohérence. Je crois que c’est une grande première politique. C’est la première fois que je vois pour ma part, un président organiser une conférence de presse à 11 heures du matin pour parler de l’obligation vaccinale, et quelques heures plus tard, son vice-président organiser sa propre conférence de presse sur le même sujet. Le premier indiquant qu’il soutient cette loi qu’il indique lui-même être difficilement applicable, ce que tout le monde lui dit depuis plusieurs semaines, et de l’autre côté son vice-président qui nous indique respecter cette loi, mais ne pas se faire vacciner. En matière d’incohérence, je crois qu’on atteint des sommets aujourd’hui. »
Et sur le fait justifier le report de cette obligation par le fait qu’il y a une incompréhension de la part de la population et des entreprises ?
« Je crois que c’est le président qui ne comprend plus son peuple plutôt. Nous sommes 8 à l’assemblée à avoir voté contre cette loi d’obligation vaccinale. On a déposé des amendements, on a souhaité modifié cette loi qui est effectivement très contestée. Aujourd’hui le président se rend compte qu’elle est quasiment impossible à mettre en oeuvre et la solution qu’il propose au lieu de proposer l’abrogation ce qui serait la logique des choses, il nous propose de diviser la loi en deux. C’est-à-dire que d’un côté on conserve les règles qui sont précisées dans la loi, et de l’autre côté on reporte les sanctions. mais une loi elle est une, elle est indivisible. Vous avez des règles qui sont prescrites et les sanctions si on ne les respecte pas. Mais pour le président finalement, cette cohérence est secondaire. »
Des allocutions qui se sont faites séparément. Tearii Alpha a tout de même précisé dans sa conférence de presse qu’il n’y avait pas de tensions au sein de la majorité. Vous, comment est-ce que vous ressentez la situation vous qui êtes sur les bancs de l’opposition ?
« Comme je l’ai indiqué c’est la première fois que je vois ça. C’est la première fois que je vois dans la même journée la conférence de presse du président, à quelques mètres près puisque le président était dans sa salle, et le vice-président était dans le jardin. Et donc à 3 heures d’intervalles, les deux parlent du même sujet (…) On se demande même s’ils font partie du même gouvernement. La logique voudrait que le gouvernement s’exprime d’une même voix. mais bon on n’est pas à l’incohérence près puisque le président de l’assemblée a lui-même indiqué qu’il avait voté la loi, mais qu’il ne souhaitait pas la respecter puisqu’il considérait qu’il avait une immunité naturelle.
J’ai entendu le vice-président indiquer qu’il (…) en avait discuté avec son médecin qui souhaitait qu’on le laisse en paix. »
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Est-ce que c’est lié au report de deux mois selon vous ?
« Je ne pense pas. Je pense que c’est surtout les collectifs qui se sont mobilisés chaque semaine pour indiquer leur forte opposition à ce projet de loi, qui ont contraints le président finalement à battre en retraite. Mais au lieu de faire les choses bien, clairement, c’est-à-dire abroger cette disposition, non il choisit de diviser cette loi en deux. Juste une petite précision : quand on regarde les pays qui ont le plus avancé en terme de niveau de vaccination, ce sont des pays qui n’ont pas obligé la population à se vacciner. C’est vrai qu’en démocratie, il faut arriver à convaincre. Moi je comprends que des personnes âgées, des personnes à risque, souhaitent se faire vacciner. Il n’y a aucune difficulté par rapport à ça. Et je comprends de la même manière que des gens qui ne souhaitent pas se faire vacciner, aient le droit de ne pas se faire vacciner. »
Nuihau Laurey a également réagi au dépôt de préavis de grève générale soutenu par les principaux syndicats du Pays. les syndicats souhaitent que le gouvernement retire la loi de Pays sur l’obligation vaccinale (Lire ICI).