Nucléaire, PSG, Institut du cancer… : Tematai Le Gayic relance le débat à l’Assemblée nationale

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Arrivé hier matin à Paris, le député Tematai Le Gayic s'est exprimé à l'Assemblée nationale concernant la loi de programmation militaire 2024 - 2030.

Publié le 22/05/2023 à 17:06 - Mise à jour le 23/05/2023 à 15:01

Arrivé hier matin à Paris, le député Tematai Le Gayic s'est exprimé à l'Assemblée nationale concernant la loi de programmation militaire 2024 - 2030.


Tematai Le Gayic du groupe Gauche Démocrate et Républicaine – NUPES (GDR), a pris la parole hier lundi à l’Assemblée nationale : « Chaque État-nation, depuis la fin des deux grandes guerres, s’arme pour se protéger, se protéger de sa souveraineté et celle de ses alliés. Pour autant, le choix opéré dans cette loi de programmation nucléaire d’investir massivement pour le renouvellement de la force de dissuasion nucléaire interroge quant à cet objectif de paix. C’est un choix qui vient heurter toutes les victimes des essais nucléaires français, à l’heure où l’état reconnait difficilement encore aujourd’hui les conséquences humaines et environnementales de 210 essais nucléaires menés en Algérie et en Polynésie. Qu’en est-il d’une réelle indemnisation des victimes et de leurs familles ? Qu’en est-il de la dette de l’État français vis-à-vis de la protection sociale générale polynésienne ? Ou encore, qu’en est-il de l’Institut du cancer qui a été promis lors de la visite d’Emmanuel Macron en Polynésie, qui devait être financé conjointement par la Polynésie et la France ?« .

Concernant le nucléaire, le député parle de « mensonge » de la France : « J’ai entendu, depuis le début de notre rencontre d’aujourd’hui : la grandeur de la France s’est érigée grâce à la dissuasion nucléaire. Pour nous, cette grandeur s’est érigée dans le mensonge et dans le déni des milliers de Polynésiens victimes de maladies radio-induites. Par exemple, l’île la plus proche de Moruroa où ont été tirés 193 essais nucléaires, c’est 300 km d’écart, c’est entre Paris et Clermont-Ferrand, et Limoges. Auriez-vous accepté de faire tirer 193 essais nucléaires à Limoges pour le prix de la grandeur de la France ? Je ne pense pas ».

Le député a également abordé la question des militaires d’Outre-mer qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays d’origine : « J’ai une pensée particulière pour les militaires venant des territoires d’Outre-mer et qui sont nombreux à rejoindre les rangs de l’Armée française, mais qui font face à des difficultés particulières : éloignement géographique et familial, changement culturel, discrimination, frein dans leur évolution de carrière puisque peu d’entre eux accèdent à des postes de commandement. (…) Il aurait été plus judicieux d’augmenter massivement le budget alloué à l’amélioration des conditions de vie des militaires et à leur reconversion professionnelle, notamment le retour des jeunes d’Outre-mer dans leur pays respectif, à qui on empêche leur retour soi-disant en vacances alors que c’est un retour dans leur propre pays ».

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Sur la loi de programmation militaire dans l’axe indo-pacifique, Tematai Le Gayic entend bien que la Polynésie soit au cœur des échanges : « C’est une stratégie qui est imposée unilatéralement, et parfois peut entrer en contradiction avec nos propres intérêts et partenariats avec nos voisins. En Océanie, la Polynésie souhaite construire son propre ‘soft power’. Le Pacific Way doit être notre repère afin de fédérer l’ensemble des États océaniens pour leurs intérêts et non ceux des grandes puissances. La France, comme l’ensemble des pays occidentaux, peuvent être nos alliés, encore faut-il que nous soyons à la table des négociations et discuter d’égal à égal, d’État souverain à État souverain, et se respecter mutuellement ».

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