Nucléaire : « C’est un caillou que nous traînons dans nos chaussures… Il faut le régler »

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Publié le 01/06/2016 à 14:16 - Mise à jour le 01/06/2016 à 14:16

La mission d’Edouard Fritch en métropole aura duré 4 jours. Le président du Pays a rencontré 17 personnes au plus haut niveau de l’Etat : notamment Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, Marc Vizy, conseiller Outre-mer à l’Elysée, ou encore René Dosière, rapporteur du budget Outre-mer. 
De retour, le président du Pays s’est exprimé devant la presse. 

> Sur la question des conséquences des essais nucléaires : 
« C’est un caillou que nous traînons dans nos chaussures… Il faut le régler », a déclaré Edouard Fritch en conférence de presse. « L’Etat a la volonté de faire de son mieux car il fait le même triste constat que nous : aujourd’hui seule une vingtaine de vétérans ont été indemnisés. Comme je l’ai dit au Président de la République, pour les Polynésiens qui ont servi à Moruroa, c‘est devenu une injustice. Il faut à tout prix que l’on arrive par les aménagements, lorsqu’une personne a travaillé à Moruroa, lorsqu’elle a été exposée, lorsqu’elle a eu un cancer qui rentre sur la liste des cancers reconnus, qu’on ne fasse pas traîner », a déclaré le président du Pays. 

Plusieurs mesures sont à l’étude. Notamment des systèmes de visio-conférences pour défendre les dossiers pour ceux qui ne peuvent pas se rendre en métropole. Une réunion est prévue début juillet. Il y aura alors une proposition officielle de modification de la loi Morin. Un vote est prévu avant novembre.

> Sur les accords de Papeete
« Sur les accords de Papeete comme sur la révision statutaire, effectivement les calendriers ont été mis en place et le résultat, c’est qu’il faut qu’on aille très vite puisque, comme vous le savez, les élections approchent à grands pas et l’Etat, le gouvernement central, a un calendrier assez serré. Et si nous voulons faire valider des modifications statutaires, si nous voulons que les accords de Papeete soient signés au plus tôt, il faut que nous puissions présenter des documents rapidement. Il est prévu qu’on le fasse à la fin du mois de juin, au plus tard juillet », a déclaré Edouard Fritch

Une équipe de travail a été constituée, localement, pour faire des propositions. Ces accords devraient faire l’objet d’une signature avant la fin de l’année. 
 
> Sur la question du mémorial annoncé par Hollande. 
« La situation de ce mémorial reste pour moi un signe fort de la reconnaissance du fait nucléaire. L’idée serait qu’on le fasse dans un bâtiment qui appartiendrait à l’Etat », a déclaré le président du Pays.
Edouard Fritch a proposé deux sites :
Un premier à Papeete, sur le front de mer, à la place de l’ancien musée de la marine. Le Pays veut de toute façon l’acheter dans le cadre du projet Ainapare.
Deuxième proposition : à Pirae, derrière l’actuel Commandement Supérieur. C’était la base de commandement du CEP. « Je pense que cette situation est intéressante : qu’on fasse un mémorial en lieu et place de l’organe de décision qu’il y avait à l’époque », a estimé le président de la Polynésie. 
 
> La question de Papeari, et plus largement des établissements pénitentiaires a été abordée. Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l’Assemblée devrait venir en début d’année prochaine, pour inaugurer la prison de Papeari. L’ouverture réelle de la nouvelle prison est prévue en mai 2017.
Du côté de Nuutania, on ignore si les crédits de rénovation seront maintenus.
 
> Le tribunal foncier sera établi sur le terrain côté montagne de Vaiami. Les nouveaux juges sont arrivés. « Nous avons eu une phase de mise en accord avec l’Etat sur l’échange foncier qui est pratiquement réalisé aujourd’hui. Les magistrats du fonciers sont déjà là, nous allons créer au sein du collectif quelques postes qui permettraient de remettre les dossiers en forme… Je pense que le tribunal foncier va pouvoir fonctionner très rapidement maintenant. Tous les instruments sont en place. Reste à voir la qualité des travaux qui seront faits sur la partie cédée à l’Etat dans l’ancien Vaiami. Mais le tribunal foncier fonctionne déjà. Il n’est pas à plein régime mais les magistrats y travaillent. »
 

Edouard Fritch, président de la Polynésie française

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