Nouvelle-Calédonie : Oscar Temaru dénonce un « référendum de la honte et du mépris »

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Plus de doute sur la tenu du référendum le 12 décembre. Le Conseil d'Etat a tranché et rejeté la demande de report du FLNKS. Le dernier scrutin aura donc bien lieu. Avec ou sans les indépendantistes. Un comble pour leurs homologues polynésiens qui accusent la plus haute juridiction administrative d’être "à la botte de l’Etat".

Publié le 10/12/2021 à 15:04 - Mise à jour le 10/12/2021 à 15:45

Plus de doute sur la tenu du référendum le 12 décembre. Le Conseil d'Etat a tranché et rejeté la demande de report du FLNKS. Le dernier scrutin aura donc bien lieu. Avec ou sans les indépendantistes. Un comble pour leurs homologues polynésiens qui accusent la plus haute juridiction administrative d’être "à la botte de l’Etat".

« ça rime à quoi d’avoir une élection où la moitié de la population a déjà annoncé qu’elle ne participera pas ? » A la veille du 3e et dernier scrutin référendaire, le leader indépendantiste, Oscar Temaru a tenu a soutenir ses homologues du Caillou, à l’occasion d’une conférence de presse vendredi matin. Le FLNKS a en effet essuyé le rejet du Conseil d’Etat à se demande de report du référendum. Celui-ci aura donc bien lieu le 12 décembre, avec ou sans les indépendantistes. Une mesure contre-productive pour le leader : « Le peuple concerné, c’est le peuple kanak. Ce ne sont pas les caldoches ou les Français qui sont établis en Nouvelle-Calédonie depuis un certain temps ».

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Pour justifier ce report, les kanak prétextent les tribus endeuillées depuis l’introduction du delta. Dans l’impossibilité de se réunir pour effectuer leurs rituels, ces derniers ne devraient pas être présents en grand nombre ce dimanche. Devant le refus de l’Etat, les partisans du Oui à l’indépendance ont donc appelé aux boycott des urnes et prévenu qu’ils ne reconnaîtront pas le résultat. Résultat qu’ils promettent de contester devant les Nations Unies.

« J’ai déjà été témoin d’un deuil au sein du peuple kanak. Toutes les tribus arrivent […], elles sont là pour entourer la famille jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à manger dans la tribu. Il faut compter au moins un mois. Et ensuite, le deuil va durer sur toute une année. […] C’est une culture qu’il faut respecter », a témoigné de son côté Oscar Temaru. « Je pense que si la France annonçait ce soir qu’on arrêtait tout et qu’on reportait cela à une date ultérieure, ça apaiserait tout le monde, au lieu de vouloir s’entêter à maintenir quelque chose qui ne ressemble à rien. C’est complètement ridicule ».

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Plus de 250 délégués d’une commission de contrôle sont arrivés en début de semaine en Nouvelle-Calédonie, avec pour mission de veiller à la sincérité du scrutin. Une mission d’experts dépêchée par les Nations unies sera également sur place pour encadrer le référendum. « Ce sont eux qui vont se pencher sur la problématique du boycott, qui vont analyser l’abstention par rapport aux votants, qui vont analyser quelles sont les ethnies qui vont voter ou non », a expliqué Michel Villar, conseiller à l’international du Tavini. « Et c’est cette mission d’observation des Nations Unies qui va faire un rapport au comité des 24 et au comité de décolonisation sur ce vote qui – s’il se maintient vraiment le 12 décembre – aura été dévoyé, manipulé et perdra de son efficacité internationale ».

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