TNTV : Vous avez été militaire et vous serez prochainement décoré bientôt pour votre engagement. Le 8 mai est une date chargée d’histoire, un moment de mémoire. Pourquoi est-il important selon vous de transmettre cette mémoire ?
Woullingson Raufauore : « Nos anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale, on peut les qualifier de super aito. Ce sont effectivement des héros. Grâce à eux, la France est ce qu’elle est aujourd’hui. Ne l’oublions jamais. Nous devons nous incliner devant leur mémoire. C’est le cas aujourd’hui. J’ai eu de la chance de participer à cette cérémonie ce matin sur le boulevard Pouvaana a Oopa. C’est très émouvant parce que j’ai qu’une seule pensée, ce sont les anciens qui nous ont quittés et la génération d’aujourd’hui qui continue à servir l’institution militaire. Il faut les encourager également parce que nous ne savons pas ce que le monde sera demain. Il y a tellement de conflits qui se déroulent un petit peu partout. Ça pourrait être prématurément dangereux pour la suite ».
TNTV : Comment faire vivre cette mémoire au quotidien ?
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Woullingson Raufauore : « Comme je viens de l’évoquer, il ne faut jamais oublier le 8 mai, le 14 juillet et surtout le 11 novembre. Le 11 novembre, ce sont les anciens combattants de la Première Guerre mondiale. La Polynésie française a été un des serviteurs fidèles à la France pendant tous ces conflits. On doit s’incliner devant leur mémoire et ne jamais les oublier. Je pense que l’État entend bien ce message-là. l’État est derrière nous à chaque fois qu’on célèbre tous ces événements ».
TNTV : Parlons à présent de votre île. Maupiti a encore été temporairement privée de vols en raison des récentes intempéries. Vous insistez depuis longtemps auprès du Pays pour une extension de la piste d’atterrissage. Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Woullingson Raufauore : « Nous venons encore une fois de subir 10 jours d’affilée de mauvais temps. Pendant 10 jours, il n’y a pas eu beaucoup d’atterrissages ni de décollages d’avions sur Maupiti. C’est un problème récurrent. J’ai fait appel à l’ancien gouvernement et je fais encore appel à ce gouvernement-là. Ce dont je suis satisfait ce soir, c’est que le ministre des Grands travaux, sur votre plateau lundi dernier, a affirmé qu’il y avait une ligne budgétaire qui a été votée dans le collectif budgétaire pour faire des études supplémentaires pour l’extension de notre piste d’aéroport. Je crois qu’on en a assez parlé. Il faut passer à l’action maintenant. Nous en avons besoin. La population est pénalisée. Les touristes sont pénalisés. Les pensions de familles sont pénalisées. Je crois qu’il est grand temps de trouver une solution pour que Maupiti puisse enfin faire atterrir l’ATR 42 en tout temps et chargé au maximum ».
TNTV : Il est aussi question d’un autre projet, une nouvelle piste sur un autre motu. Y êtes-vous opposé ?
Woullingson Raufauore : « Oui, tout à fait. On m’a effectivement proposé une nouvelle piste sur un autre motu. Je ne suis pas d’accord avec cette solution. Parce qu’on va encore exproprier les gens de leurs terres. Ça, ce n’est pas bon. Déjà que Maupiti ne représente que 13 kilomètres carrés de terre ferme, si en plus, on construit un autre aéroport, ça pénalise tout le monde. On va devoir exproprier encore les propriétaires. Je ne suis absolument pas pour ça ».
TNTV : Au chapitre fiscal, le ministre de l’Économie a annoncé en mars sur TNTV son projet d’instaurer une TVA unique de 1 % pour les biens et services au lieu des 16, 5, 13 ou 16 % actuels, en échange d’un encadrement des marges. Mais les îles des Raromotai ne sont pas concernées, seuls les archipels autres que ceux de la société le sont. Selon vous, Maupiti doit également être inclus…
Woullingson Raufauore : « C’est la mauvaise nouvelle que je viens d’apprendre : les îles de la société ne sont pas concernées par cette baisse de la taxe unique à 1 %. Les autres archipels, je les comprends. Mais ce que j’ai pu entendre de la part du ministre des Finances, c’est que plus de 1 000 milliards de chiffres d’affaires se passent sur Tahiti, 80 milliards aux îles-sous-le-vent et 18 milliards dans les autres archipels. Mais dans les 80 milliards des îles-sous-le-vent, nous n’avons que 8 petits commerces sur Maupiti. On ne peut pas comparer Maupiti à Bora Bora, Huahine, Raiatea et Tahaa. Eux, ce sont des grands commerces. Ce n’est pas le même nombre de population, ce n’est pas la même clientèle. Et il faut savoir une chose : nous n’avons qu’un seul bateau par mois qui ravitaille les 8 petits commerces de Maupiti. Donc il faudrait que le gouvernement, surtout le ministre des Finances, par l’intermédiaire de la commission des Finances, puisse réfléchir à nouveau de manière à ce que Maupiti soit une île à part par rapport aux îles-sous-le-vent. Il faudrait aligner Maupiti aussi à 1 %. Je pense que c’est plus judicieux ».
TNTV : Nous sommes à moins d’un an des Municipales. Serez-vous candidat à votre propre succession en 2026 ?
Woullingson Raufauore : « Je suis très amoureux de mon île et de ma population. Il reste beaucoup à faire et je peux vous assurer que ce soir, sur votre plateau, que oui, je serai candidat aux prochaines élections municipales. Nous sommes en plein dedans, nous finalisons notre liste. Je pense qu’une troisième mandature, c’est plus judicieux ».
TNTV : Serez-vous candidat du Tapura Huiraatira ?
Woullingson Raufauore : « Il ne faudrait pas que les partis politiques se mêlent des affaires communales. Il faut laisser les communes gérer leur propre liste. Donc, j’ai demandé effectivement à ce qu’ils ne s’occupent pas des communales : ‘laissez-nous faire et on verra après’ ».
TNTV : Mais confirmez-vous que vous allez bien rejoindre les rangs du Tapura ? Woullingson Raufauore : « Il y a eu des discussions très franches avec le Tapura Huiraatira. Nous n’avons pas encore finalisé cela. Je pense que ça va venir dans les jours à venir. Oui, je vous confirme l’information que des pourparlers ont eu lieu et dans de bonnes conditions ».