Marcel Tuihani ou le discret soutien au Front National

Publié le

Publié le 23/03/2017 à 16:24 - Mise à jour le 23/03/2017 à 16:24

L’homme est blessé dans son orgueil. Pour lui son débarquement du CA d’ATN et son éviction récente du CA de la banque Socredo, est la volonté « d’une gouvernance politicienne. »

Pour le président de l’assemblée, « Il ne s’agit pas de défendre ma personne. Je préside une institution, l’assemblée, et je plaide afin de garantir un bon fonctionnement au sein de l’institution (…) ATN et Socredo sont des sociétés d’économie mixte ou parfois des décisions les concernant sont prises au sein de l’assemblée ».

Du point de vue de Marcel Tuihani, ses déboires viennent du fait que « Nous sommes rentrés dans une période qui consiste à gouverner le Pays par une gouvernance politicienne, et ne plus traiter les véritables sujets ». Et d’affirmer, « Les aspects économiques et sociaux ne sont plus la priorité du gouvernement. »

Assénant, « Nous avons un gouvernement incompétent », Marcel Tuihani ironise sur le fait qu’il est encore au CA de la Sagep (Société d’aménagement et de gestion de Polynésie française ) et « il y a suffisamment de problèmes au sein de la Sagep que je ne suis pas certain que cela intéresse le gouvernement de me débarquer et même que cela doit les arranger que je reste dans ce micmac. »

Concernant son éviction du CA de la Socredo, survenue récemment, pour Marcel Tuihani, les raisons en sont simples. « Lorsqu’il a été décidé de modifier la gouvernance de la Socredo, j’ai souhaité être éclairé, et en tant qu’administrateur de la Socredo, j’ai souhaité avoir le point de vue de l’actionnaire de l’AFD (Agence Française pour le Développement) et il semblerait que ma démarche ait beaucoup déplu au gouvernement. »

Autre sujet d’actualité évoqué, le soutien du Tahoeraa à Marine Le Pen à la Présidentielle 2017. Marcel Tuihani qui est aussi pdt délégué du Tahoeraa Huiraatira se déclare tout à fait à l’aise par rapport à cela,  même s’il ne cite pas une seule fois le nom de Marine Le Pen ou celui du Front National dans ses propos.

« Je suis solidaire de mon mouvement (…) mon ancrage est au Tahoeraa. Je suis membre du Tahoeraa, je suis fidèle à mes valeurs et solidaire de mes militants. Etre solidaire c’est être en mouvement avec son parti politique ». Ce qui l’intéresse, « Ce sont les affaires de la Polynésie française et des Polynésiens. »

Embrayant sur les mouvements sociaux que connaît la Guyane actuellement: taux de chômage bondissant, pouvoir d’achat en baisse, émeutes, il ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la Polynésie. « Ici, nous avons dépassé les 22% de taux de chômage, et nous en sommes à quatre marches blanches depuis le décès du jeune de Bora Bora. »

Et quand on lui demande si l’extrême droite pourrait tout changer, il répond, avec l’air de celui qui ne doute de rien: « Le Tahoeraa pourrait tout changer ».
 

Rédaction web avec Esther Parau-Cordette et Sam Teinaore

Dernières news