L’UPLD prépare des surprises à l’ONU

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Publié le 02/10/2016 à 15:42 - Mise à jour le 02/10/2016 à 15:42

Samedi, TNTV révélait la liste de la délégation emmenée par Oscar Temaru, pour brosser un tableau complet de la Polynésie d’aujourd’hui « sous domination coloniale ». Un tableau qui devrait être plutôt sombre, après le discours d’Edouard Fritch qui sera, lui, plus positif sur les relations entre Etat et Pays.
 
Dimanche, nous vous annoncions un autre invité, venu de Corse : Sébastien Quenot, directeur de cabinet du président de l’Assemblée de Corse, viendra défendre la vision d’autres insulaires indépendantistes. « C’est plus une dérive qu’autre chose » a estimé Edouard Fritch lorsqu’il a appris la nouvelle par TNTV.
Si le Président s’étonne de ce choix, il pourrait mécontenter plus encore la France, qui a toujours eu des rapports difficiles avec les indépendantistes corses.
 
Mais deux nouvelles surprises sont venues s’ajouter à celle venue de l’Île de beauté. Un Polynésien d’abord, Jerry Gooding, présenté comme un « perliculteur de Rikitea ». Un peu surprenant puisque la représentativité de tout les autres intervenants paraît plus évidente, soit parce qu’ils ont un mandat politique, soit parce qu’ils président une association (anti-nucléaire, environnementale, etc.) ; ou encore, pour Yves Conroy, parce qu’il est « veuf d’une victime reconnue des essais nucléaires », ce qui confère une légitimité sur cette question.
 
Mais la vraie surprise du chef, c’est Carlyle G. Corbin, présenté comme « l’associé principal » de « Dependency Studies Project ». Cet ancien ministre des affaires étrangères des Îles Vierges est un spécialiste de la décolonisation. C’est un expert indépendant de l’ONU, mais très proche de la vision d’Oscar Temaru. Il y a deux mois, il concluait ainsi un rapport d’évaluation de la Polynésie française, publié sur Médiapart :
 » – Le terme d’autonomie n’est pas appliqué au vu du modèle de dépendance actuelle de la Polynésie française, ce qui révèle un arrangement de gouvernance par la dépendance dont la forme et la nomenclature ont été modernisées au fil du temps, mais non pas en substance.
 – L’Évaluation a constaté qu’un déséquilibre politique significatif demeure, de même que s’exerce un haut degré d’autorité unilatérale par la Puissance administrante sur les dimensions politiques, socio-économiques et stratégiques entre autres domaines.
 – L’Évaluation a identifié des manquements démocratiques significatifs dans ce modèle particulier de gouvernance par la dépendance. »

 
Il se place donc sur la même ligne qu’Oscar Temaru, dont il serait devenu un conseiller. Son expérience des questions de décolonisation est bien sûr un plus pour convaincre les 193 pays membres des Nations-Unies.
 
Face aux 18 pétitionnaires d’Oscar Temaru, Edouard Fritch peut sembler bien isolé, même s’il pourra s’exprimer 10 à 12 minutes, contre 3 pour chaque pétitionnaire.
 
Mais cette vague de discours sera finalement bien dérisoire à côté de celle qui attend l’ONU en fin de soirée : pour évoquer sa propre décolonisation, le Sahara occidental a fait venir…106 pétitionnaires ! La soirée sera longue, mardi aux Nations-Unies.
 

De notre envoyé spécial à New York, Mike Leyral

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