Lionel Beffre fait son bilan

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Publié le 17/05/2016 à 7:46 - Mise à jour le 17/05/2016 à 7:46

Votre mission se termine, vous repartez à la fin du mois. Après presque trois ans en Polynésie : quel est votre bilan ?
« Vous savez le bilan, c’est toujours difficile de l’établir parce qu’on a continué des projets qui avaient été débutés avant, puis là on lance des projets qui se finiront après. Moi, je suis satisfait d’une chose, c’est qu’on a réussi à resserrer les liens en quelque sorte entre l’Etat et la Polynésie française, au cours de ces dernières années, et c’est déjà un point de satisfaction majeur puisqu’il y avait eu avant quelques soubresauts dans ses relations et je suis heureux qu’on ait pu rétablir les choses de manière plus normale. »
 
Parmi les dossiers que vous avez eu à traiter, il y a bien sûr celui concernant Gaston Flosse. Je rappelle qu’en septembre 2014,  vous avez notifié la fin de fonction de Gaston Flosse. Est-ce que cela reste un moment marquant de votre mission en Polynésie ?
« Oui c’est un moment marquant parce qu’évidemment ça arrive très peu souvent dans une carrière, c’est une situation inédite aussi que j’ai eu à vivre, mais j’étais dans cette affaire le maillon d’une chaîne très large, qui consistait au fond, à traduire en langage administratif une décision de justice que j’ai fait dans les meilleures conditions possibles, en essayant aussi de respecter la fonction de président de la Polynésie française, qui est une fonction importante évidemment et donc il fallait tenir compte de tous ses aspects difficiles à intégrer les uns à côté des autres. »
 
Vous avez eu bien sûr l’occasion d’accueillir en février le Président de la République. Parmi les annonces de François Hollande, il y a le remboursement des maladies radio-induites. Vous savez que nous sommes très attachés à ce sujet ici en Polynésie. Nos téléspectateurs se demandent maintenant si l’Etat va tenir ses promesses…
« Qu’a dit le Président de la République ? il a dit : nous allons préciser le décret d’application de la loi Morin pour préciser la notion de risque négligeable qui aujourd’hui pose un problème parce qu’il abouti au fait qu’il y ait très peu d’indemnisations, donc l’idée du président qui est en très d’être appliquée, c’est de modifier ce texte, parce qu’il est plus facile de modifier un décret que de modifier une loi. Actuellement, il y a des discussions au niveau interministériel à Paris, entre le ministère de la santé, de l’outre-mer, et celui aussi des finances. Ces discussions vont aboutir à un projet de rédaction de décret, ce texte sera présenté au président Fritch qui dans quelques jours va en métropole, c’est une affaire de mois. Il aboutira avant la fin de l’année, le président s’y étant engagé, ce sera évidemment respecté. »
 
Comme vous le savez Edouard Fritch poursuit ses projets avec la Chine. Avec entre autre la construction du Tahiti Mahana Beach, la ferme aquacole de Hao. Comment vous voyez ces partenariats avec la Chine ?
« Il ne faut pas être effrayé par les investisseurs quels qu’ils soient et pas davantage par les investisseurs chinois que par les autres. La Polynésie a besoin d’investissement, vous le disiez dans le reportage tout à l’heure, il faut refaire partir la machine économique, si elle peut repartir avec des investissements chinois, tant mieux, nous sommes dans un monde ouvert, la Polynésie accueille des investissements quels qu’ils soient et nous même la France, nous investissons en Chine, on le voit très peu parce qu’évidemment c’est loin, mais ça existe aussi. Donc, il faut profiter des opportunités, évidemment en respectant les règles, en respectant les textes, il faut profiter des opportunités qui s’offrent à nous. »
 
Le gouvernement de Polynésie s’est réuni le week-end dernier pour parler notamment des Accords de Papeete. Est-ce que vous en avez parlé avec le président du Pays ?
« Oui, on en a parlé depuis la visite du Président de la République parce que c’était une de ces annonces fortes, ces accords de Papeete, ça consiste en fait, à faire en sorte que l’outre mer, en l’occurrence la Polynésie française, se rapproche de la métropole en terme d’égalité réelle. C’est délicat et ça ne se fera pas en un jour parce que nous sommes éloignés sur un certain nombre de sujets de la métropole. Mais il faut que nous réfléchissons à cela, dans les transports, dans l’éducation et dans la santé. Ce sont des domaines où nous nous sommes éloignés, où des efforts peuvent être faits, avec un accompagnement de l’Etat. Par ailleurs dans ces accords de Papeete, il peut y avoir un volet statutaire qui consisterait au toilettage des statuts, un volet relatif à la défiscalisation et un volet budgétaire. Donc, vous voyez, c’est un ensemble assez vaste et nous y avons déjà travaillé, là aussi, les réunions qu’aura le président à Paris permettront d’échanger sur ce point et l’objectif c’est qu’avant la fin de l’année aboutir à un accord. »
 
Lutte contre la délinquance, convention pour l’éducation ou encore toilettage du statut. Ces dossiers sur lesquels vous avez commencé à travailler, vont à présent passer entre les mains de votre successeur, René Bidal. Est-ce que vous les avez évoqué avec lui ?
« Oui, je les ai évoqué avec lui parce que nous avons eu des échanges téléphoniques pour que je lui présente la situation, que je lui explique effectivement quels sont les dossiers les plus importants, les plus urgents qu’il aura à traiter dans les mois à venir, donc en arrivant, il aura deja une petite idée de ce qui l’attend dans ces trois domaines. »
 
Vous prendrez bientôt vos nouvelles fonctions de préfet en Isère. Ce sera très certainement un changement de climat dans tous les sens du terme ?
« Ah oui, parce qu’évidemment, les problèmes seront très différents, mais le gouvernement m’a fait un petit cadeau quand même, puisqu’il me fait partir là bas au mois de mai, ce qui veut dire que le choc thermique sera moindre et donc j’aurais finalement, mois de difficulté à m’acclimater en arrivant à Grenoble, ce qui évidemment me satisfait pleinement. »
 

Rédaction Web

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