Législatives : « on a plus que jamais besoin d’un partenariat fort avec la France », estime Tepuaraurii Teriitahi

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Représentante à l’assemblée au sein de la majorité, Tepuaraurii Teriitahi, candidate du Tapura Huiraatira, s’est placée en tête lors du premier tour des élections législatives dans la deuxième circonscription avec 8 660 voix, soit un peu plus de 33% des suffrages exprimés. Elle était l'invitée du journal :

Publié le 13/06/2022 à 12:08 - Mise à jour le 13/06/2022 à 17:21

Représentante à l’assemblée au sein de la majorité, Tepuaraurii Teriitahi, candidate du Tapura Huiraatira, s’est placée en tête lors du premier tour des élections législatives dans la deuxième circonscription avec 8 660 voix, soit un peu plus de 33% des suffrages exprimés. Elle était l'invitée du journal :


TNTV : Le taux de participation dans la deuxième circonscription était le plus bas lors du premier tour. Comment inciter les gens à se rendre aux urnes samedi, et surtout, à voter pour vous ?
Tepuaraurii Teriitahi, candidate dans la 2e circonscription : « C’est vrai que traditionnellement, les électeurs attendent le deuxième tour. Ce n’est pas nouveau. On voit bien qu’à chaque élection, avec la multitude de candidats qu’il y a au premier tour, les gens sont un peu perdus et attendent le deuxième tour. Donc on peut espérer qu’au deuxième tour, il y aura plus d’électeurs qui se déplaceront. Ensuite, effectivement, c’est à nous les candidats de se déplacer directement au contact de la population, au contact des électeurs, pour aller leur expliquer l’utilité d’un député, de voir ce qui les empêche de venir voter. Parfois, ce sont tout simplement des problèmes de transport, parfois, c’est aussi une forme de mécontentement par rapport à ce qui se passe autour d’eux. Donc on est là aussi pour échanger, et pour essayer justement de les éclairer par rapport aux choix qu’ils feront. »

Vous avez une courte avance – 1 154 voix- sur le candidat du Tavini. Est-ce-que cela vous inquiète ?
« C’est vrai que cette avance est très courte, donc c’est pour ça qu’il n’y a pas de triomphalisme d’être devant. Par contre, ça me motive justement à aller chercher encore plus d’électeurs, à convaincre, par rapport au choix qu’ils feront au second tour. Il y a également les électeurs qui se sont portés sur les autres partis qui étaient présents au premier tour qu’il faut convaincre parce que les voix leur appartiennent. C’est vrai qu’il y a des leaders de groupe. Mais les voix de chaque électeur appartiennent à chacun. Donc l’idée, c’est de convaincre chacun de faire les bons choix pour les élections de samedi. »

La réserve de voix du Tapura serait limitée. Si certains ne souhaitent pas élire votre parti, pourquoi devraient-ils vous élire vous ?
« Alors en fait, la réserve de voix du Tapura n’est peut-être pas aussi limitée que ça parce qu’elle doit se situer certainement dans le taux d’abstention qui est assez élevé. Il y a aussi pas mal de personnes qui sont parfois très confiantes et se disent que bon, le parti majoritaire, de toute façon, aura suffisamment de voix. Alors là, tout de suite, je dis à chacun que non, justement, il ne faut pas présumer de quoique ce soit. Après, c’est vrai que pour certains qui veulent voter contre un parti, je leur demande de regarder la candidate qu’ils ont devant eux, de tenir compte de mon expérience, de tenir compte de ma motivation, et effectivement, de faire un choix qui n’est pas un choix de sanction, mais qui est le choix pour soutenir une personne qui jouera le rôle qu’on attend d’un député, c’est-à-dire une personne qui ira à Paris pour représenter les intérêts de la Polynésie française, et surtout, ramener des choses dont on en a besoin. Ce sont des conventions, ce sont des améliorations de lois… Et pour cela, il faut faire le bon choix par rapport aux candidats. »

Certains reprochent aux candidats Tapura de défendre les intérêts du président Emmanuel Macron plutôt que ceux des Polynésiens. Qu’avez-vous à leur répondre ?
« Évidemment, lorsque l’on est un député polynésien, on part en métropole pour défendre les intérêts des Polynésiens avant tout. Ensuite, effectivement, il y a une réalité qui est celle du fait que la Président de la République est aujourd’hui Emmanuel Macron. Et on l’a vu, il y a eu le premier tour des législatives en métropole, et lorsqu’on voit les chiffres annoncés par les journalistes, on a l’impression qu’il y a une égalité, sauf que quand on regarde de plus près le nombre de sièges obtenus par les différents partis, on a deux grands blocs avec un bloc qui est largement devant qui est Ensemble -le parti de la majorité présidentielle, et la NUPES, qui se retrouve à peu près à 100 députés derrière, donc aujourd’hui, on est sûr que, justement, le parti du président est devant. L’intérêt pour nous, c’est justement d’être dans cette majorité présidentielle, et de soutenir cette majorité présidentielle, de façon à ce qu’on puisse faire un dialogue constructif de l’intérieur et non pas de l’extérieur, et participer à ce fameux dialogue en tant qu’acteurs et non pas en étant dans la constante et stérile opposition, ce qui ne rapporterai rien de bon à la Polynésie, parce que dans les temps difficiles qu’on vit actuellement, on a plus que jamais besoin d’un partenariat fort avec la France. »

Peut-on rappeler les dossiers prioritaires que vous allez porter à l’assemblée nationale ?
« Au vu de la situation actuelle, le premier dossier que j’aimerai porter est relatif au pouvoir d’achat, parce qu’on voit aujourd’hui que le coût de la vie augmente. Bien que le gouvernement reçoive toutes les accusations quant à l’augmentation du coût de la vie, je donne souvent l’exemple d’un produit où il n’y a pas de TVA sociale, le punu pua’atoro, qui était à 400 Fcfp il y a un mois et à 700 Fcfp aujourd’hui. Donc on voit bien que l’augmentation est due à d’autres facteurs qui sont le transport, la rareté des produits à l’international… Et un des premiers projets que je veux porter en France, c’est de trouver un fonds exceptionnel de solidarité qui pourra venir aider le gouvernement local à compenser justement la hausse de la cherté de la vie, parce qu’on n’est pas au bout de nos peines car quand on regarde ce qui se passe à l’international, pendant un temps encore, on a à craindre que les produits augmentent. Le gouvernement met en place un certain nombre de mesures qui passent parfois inaperçues, mais qui sont bien réelles, et qui permettent de contenir la hausse du prix du pain, par exemple, ou des hydrocarbures, et tout ça a un coût. Aujourd’hui, on en est à peu près à 8 et 10 milliards de Fcfp en plus dans le budget, donc il faut nous aider à compenser ça. Et je compte justement soutenir la demande d’un fonds de solidarité exceptionnel pour aider le gouvernement à contenir cette hausse des prix. »

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