L’Assemblée acte la création d’une Commission spéciale sur la décolonisation

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Les représentants de l’Assemblée de la Polynésie ont adopté, ce jeudi, une délibération actant la création d’une Commission spéciale sur la décolonisation. Les non-inscrits ont annoncé qu’ils n’y siègeraient pas, considérant que ce n’était « pas une priorité », de même que la représentante Tapura, Tepuaraurii Teriitahi. Son collègue Gaston Tong Sang a, lui, laissé planer le doute, en indiquant que son groupe n’avait pas encore arrêté de « position ferme » sur cette question.

Publié le 26/10/2023 à 13:08 - Mise à jour le 26/10/2023 à 14:44

Les représentants de l’Assemblée de la Polynésie ont adopté, ce jeudi, une délibération actant la création d’une Commission spéciale sur la décolonisation. Les non-inscrits ont annoncé qu’ils n’y siègeraient pas, considérant que ce n’était « pas une priorité », de même que la représentante Tapura, Tepuaraurii Teriitahi. Son collègue Gaston Tong Sang a, lui, laissé planer le doute, en indiquant que son groupe n’avait pas encore arrêté de « position ferme » sur cette question.

La délibération créant cette nouvelle commission a été adoptée. Elle aura pour objectif « d’étudier et d’analyser toutes les questions afférentes à la décolonisation en Polynésie française » et de faire « le lien entre la 4e commission de l’ONU » et les instances du Pays, a précisé le rapporteur du texte, le représentant Tavini Allen Salmon.

 « Vous et vos amis du Tavini veulent faire en sorte que la décolonisation ne soit plus un tabou (…) Vous faites le pari osé que plus, on en parlera et moins la population aura peur de rompre avec la puissance administrante (…) À nos yeux, il y a d’autres priorités, d’autres urgences », a déclaré lors de sa prise de parole le représentant Gaston Tong Sang. Mais il a ajouté que le Tapura n’avait « pas encore arrêté de position ferme » quant à la participation de ses membres à ladite commission.

« Nous n’y participerons pas », a cependant lancé, un peu plus tard, sa collègue Tepuaraurii Teriitahi qui a déposé un amendement, finalement rejeté, pour que le terme « décolonisation » soit remplacé par celui « d’avenir institutionnel de la Polynésie ». « Nous avons bel et bien été colonisés. C’est une réalité historique. Ce serait nier cette évidence. Le déni n’a jamais été la bonne réponse face aux problèmes », lui a répondu Allen Salmon.

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« Les élections ne valent pas référendum »

Tepuaraurii Teriitahi, élue Tapura.

« C’est vrai que nous sommes des colonisés, mais la première colonisation qu’on a subie est anglaise, à travers les pasteurs anglais. Ceux-là mêmes qui ont banni les danses (…) J’ai l’impression que vous êtes prêts à être amis avec tout le monde, sauf avec la France », a rétorqué l’élue Tapura. Puis d’ajouter : « si nous sommes dans le déni, cela veut dire que vous, vous détenez la vérité. Mais 81 000 électeurs ont voté pour des partis non-indépendantistes. Et les élections ne valent pas référendum ».

Les non-inscrits ont pour leur part annoncé qu’ils ne siègeraient pas non plus au sein de cette nouvelle entité. « Pour A Here Ia Porinetia, ce n’est pas une priorité. La Polynésie doit s’attacher à trouver son modèle de développement économique avant de vouloir, coûte que coûte, voler de ses propres ailes », a déclaré Nicole Sanquer pour qui une indépendance non préparée aboutirait à « un effondrement économique et social ».

La Commission spéciale sur la décolonisation sera présidée par le président de l’Assemblée, Antony Gèros, et composée de représentants. Le Président du Pays, Moetai Brotherson, et la présidente du CESEC, Voltina Dauphin, en seront membres de plein droit. Des représentants des diverses confessions religieuses y seront également associés.

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