Large victoire de Hamon, candidat du PS à la présidentielle

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Publié le 28/01/2017 à 9:27 - Mise à jour le 28/01/2017 à 9:27

Benoit Hamon, 49 ans, a réuni 58,65% des suffrages contre 41,35% pour Manuel Valls, 54 ans, selon des résultats encore provisoires de ce scrutin qui marque aussi un désaveu pour ceux qui ont exercé le pouvoir depuis 2012, François Hollande et Manuel Valls en tête.

Dans son discours de victoire Benoit Hamon a affirmé que la gauche « relevait la tête » et annoncé qu’il proposerait à l’écologiste Yannick  Jadot et au candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon de construire une majorité gouvernementale.

« Benoît Hamon l’a emporté nettement » et « je veux lui souhaiter bonne chance devant le combat qui est devant lui », a déclaré de son côté l’ancien Premier ministre en le félicitant « chaleureusement ».

Une « photo de famille », réunissant les deux hommes, représentant chacun une ligne antagoniste au sein du Parti socialiste et qui se sont affrontés de manière particulièrement virulente dans l’entre-deux tours, devait se tenir rue de Solférino à 21h45. 

L’image ne manquera pas de rappeler celle d’octobre 2011, où François Hollande et Martine Aubry, qui n’avaient pas épargné leurs coups, étaient apparus main dans la main, en signe de rassemblement.

Toutes les pensées sont déjà tournées vers l’après, les rumeurs de ralliement du pôle des réformateurs du PS à Emmanuel Macron, l’avenir du Parti socialiste et le sort réservé à Manuel Valls qui a déjà annoncé son intention de « s’effacer » pendant la campagne de M. Hamon, son ancien ministre devenu en 2014 une des figures des députés frondeurs.

Alors que l’équipe de campagne de l’ancien Premier ministre se montrait très discrète dimanche soir, de nombreux militants vallsistes prévenaient déjà qu’ils étaient prêts à rejoindre la campagne d’Emmanuel Macron.

La participation a enregistré une « forte hausse » dimanche, selon le président de la Haute autorité des primaires citoyennes, Thomas Clay, pour le second tour de cette primaire. A 20H30 dimanche, 1,1 million de personnes avaient voté sur 4.322 bureaux de vote, soit environ deux-tiers. Ouverts à 9h, les 7.530 bureaux de vote ont fermé à 19H00.

Pour éviter la cacophonie du premier tour sur le nombre réel de votants, qui avait alimenté les soupçons d’une participation gonflée, M. Borgel avait promis « une très grande vigilance ». Les médias devaient avoir accès à la salle où remontent les informations des bureaux de vote. 

Après seulement 1,6 million de votants au premier tour (soit un million de moins qu’en 2011), la participation totale pourrait être comprise entre 1,9 et 2,1 millions de votants, selon l’institut Elabe pour BFMTV, soit moitié moins que pour la primaire de la droite en novembre.

M. Valls, distancé par Hamon au soir du premier tour (31,5% contre 36%), n’avait obtenu que le soutien des « petits » candidats, la radicale de gauche Sylvia Pinel et l’écologiste Jean-Luc Bennahmias (3% à eux deux) et indirectement celui de l’autre écologiste, François de Rugy (3,8%), qui « a exclu de voter Hamon ».

Il n’a pas pu compter non plus sur le soutien de François Hollande, qui ne votera pas plus ce dimanche que le précédent à cette primaire.

Pour combler son retard, M. Valls avait mis en avant son « expérience » et sa « crédibilité » face à « l’illusion » que serait la mesure phare de son adversaire, le revenu universel d’existence. À l’inverse, M. Hamon, porteur d’un projet social et écologiste vers « un futur désirable », a engrangé le renfort du troisième homme du premier tour, Arnaud Montebourg (17,5%), et celui de Martine Aubry.

Dans cette campagne présidentielle riche en rebondissements, comme le démontre encore l’affaire Fillon, les deux prétendants veulent démentir le scénario écrit d’une défaite au printemps.
 

AFP

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