La victoire du Tavini, une « révolution sociale » pour Patrick Galenon

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Au lendemain de la victoire du Tavini Huira'atira, les syndicats ont rencontré le futur président Moetai Brotherson. Mercredi, Patrick Galenon était l'invité de nos journaux. Le secrétaire général de la CSTP-FO explique vouloir accompagner au mieux le ftur gouvernement. Pour lui, la victoire des Bleus est avant tout une révolution sociale.

Publié le 04/05/2023 à 11:11 - Mise à jour le 04/05/2023 à 11:18

Au lendemain de la victoire du Tavini Huira'atira, les syndicats ont rencontré le futur président Moetai Brotherson. Mercredi, Patrick Galenon était l'invité de nos journaux. Le secrétaire général de la CSTP-FO explique vouloir accompagner au mieux le ftur gouvernement. Pour lui, la victoire des Bleus est avant tout une révolution sociale.

TNTV : Un mot sur la venue du président national du Medef en Polynésie. Il dit, je cite « les entreprises sont le coeur de la prospérité ». Vous partagez cette vision ?
Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO : « Oui quelque part, surtout lorsque j’entends dire qu’il y a des opportunités. S’il y a des opportunités en Polynésie française, c’est qu’il y a des capacités pour les entreprises à se développer, à faire beaucoup d’argent, et en faisant beaucoup d’argent, à penser quelque peu à ceux qui sont laissés pour compte et aux salariés. C’est ce que je n’ai pas entendu malheureusement. »

TNTV : Il semble que les entreprises soient inquiètent du changement de gouvernement ?
Patrick Galenon :
« C’est bizarre parce qu’il n’y a même pas deux mois, tout était resplendissant, il y avait des touristes qui arrivaient. Au niveau de la CPS on avait une recrudescence du nombre d’emplois. On est arrivés à plus de 60 000 salariés, et tout d’un coup il y a les Bleus qui arrivent. (…) Je ne vois pas pourquoi tout d’un coup, parce que les Bleus arrivent on crierait au loup. »

TNTV : La perspective d’une hausse de la fiscalité peut-être ?
Patrick Galenon : « Vous savez, si on augmente la fiscalité sur certains qui ont fait des marges inconsidérées, je veux dire par là au-delà du raisonnable… Même avant l’installation de la TVA sociale on avait vu qu’il y avait des augmentations de plus de 35%. C’est bien pour ça que j’ai dit à monsieur Brotherson, futur président, que c’est là qu’il faut aller chercher l’argent, là où il y en a. Pas dans la poche des plus petits. »

TNTV : Revenons sur les résultats des élections territoriales. Le Tavini a donc gagné ces élections en construisant sa campagne sur l’urgence de répondre aux problèmes sociaux économiques rencontrés par la population. La lutte contre la précarité, c’est aujourd’hui la priorité absolue ?
Patrick Galenon : « Bien sûr et je dis que ce n’est pas une révolution politique puisque le Tavini a gagné, bravo, mais à 45%. Par contre c’est une révolution sociale parce que je pense et je suis persuadée, qu’il y a beaucoup de gens qui n’étaient pas pour l’indépendance ou pour les Bleus, mais qui ont voté les Bleus parce que socialement le Pays allait très mal. Quand bien même certains feux étaient au vert, la richesse n’est pas répartie et lorsque vous allez acheter des produits aujourd’hui, c’est inconcevable qu’on ai des produits qui ont augmenté de 35 – 40%. Alors j’entends les entreprises qui disent que le taux de cotisation est de 40%. Non, aujourd’hui c’est de l’ordre de 38%. En France c’est de l’ordre de 45%. Et s’il faut comparer avec la France, il faut tout comparer. C’est-à-dire que le Smig en France est à 210 000 Fcfp. Chez nous il est à 169 153 Fcfp. En France c’est 35 heures, ici c’est 39 heures et malheureusement ici, la vie est 40% plus chère. Donc on a un vrai problème. »

TNTV : On en vient à votre casquette de président du conseil d’administration de la CPS. On sait que la santé a un coût collossal qui creuse le déficit de la Caisse. Attendez-vous du futur gouvernement qu’il engage une intense politique de prévention ?
Patrick Galenon : « Bien sûr parce que j’ai deux exemples : la consommation du sucre en Polynésie française est exagérée. Je ne veux pas parler de marques, mais dans une des petites bouteilles vous avez 13 morceaux de sucre. Ça entraîne l’obésité. Et en plus, les maladies qui me tiennent à coeur, ce sont les maladies radio-induites. D’ailleurs j’appelle le président du Medef à essayer de rencontrer les autorités de la France et demander ce que l’on attend pour nous rembourser ce que la CPS paie à ce sujet. »

TNTV : Les dépenses s’élèvent à combien ?
Patrick Galenon :
« Aujourd’hui on en est à 107 milliards. Il faut enlever peut-être 11 milliards de ce que ça nous a coûté pour les fonctionnaires d’Etat puisque la sécurité sociale nous rembourse. Donc aujourd’hui on est de l’ordre de 95 milliards et c’est une dette que la France doit nous payer. »

TNTV : Vous allez accompagner le nouveau gouvernement ?
Patrick Galenon :
« Je vais l’accompagner comme je peux mais si la richesse est mieux répartie, bien sûr que nous serons d’accord. On va essayer de faire en sorte que pendant ces 5 ans ils puissent faire le mieux qu’ils peuvent. On va essayer de les aider. Je pense que c’est aussi l’esprit qui anime les entreprises. »

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