La pêche au coeur de la conférence du groupe des Parlements des îles du Pacifique

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Seize représentants des îles du Pacifique sont en Polynésie pour la 2e conférence de l'économie bleue durable. Pour en parler, le président de l'assemblée de la Polynésie française Gaston Tong Sang était notre invité du journal :

Publié le 09/09/2019 à 10:33 - Mise à jour le 11/09/2019 à 17:00

Seize représentants des îles du Pacifique sont en Polynésie pour la 2e conférence de l'économie bleue durable. Pour en parler, le président de l'assemblée de la Polynésie française Gaston Tong Sang était notre invité du journal :

Vous l’aviez déjà dit sur notre antenne, cette conférence du groupe des parlementaires, c’est important. Pourquoi ?
« D’abord c’est la première fois qu’on rassemble autant de parlements des îles du Pacifique : 16. On en avait invité 23 mais certains n’ont pas pu venir pour des questions de calendrier mais en tout cas 16 c’est bien et c’est un honneur pour la Polynésie d’accueillir nos voisins du Pacifique. »

Il y a trois moments forts durant cette conférence. Lesquels ?
« D’abord, la création de ce groupe de parlement des îles du Pacifique, nous commençons la conférence par la création de ce groupe qui va se réunir tous les deux ans après. Deuxièmement, le débat lui-même sur les deux thèmes : la résilience de l’océan Pacifique et la pêche. Ce sont des éléments importants qui nous concernent, l’ensemble des îles du Pacifique parce que la ressource, la pêche, n’appartient pas à une zone économique, le poisson traverse l’océan Pacifique d’Est en Ouest, et il faut gérer ce stock pour mieux répartir la ressource entre chaque pays, mieux organiser nos politiques de pêche quand bien même la politique elle-même, les politiques publiques de pêche, c’est fixé par les leaders du Pacifique, par notre président à travers le Forum. Et nous accompagnons le Forum dans le cadre qui nous est propre, la législation, c’est-à-dire le vote des lois qui vont avec. »

Est-ce que le vote d’une loi pour encadrer la délivrance des licences de pêche aux navires étrangers comme les navires chinois pourrait faire partie de la fonction de ce nouveau groupe ?
« Tout à fait, en s’appuyant sur l’expérience des uns et des autres. On sait que la Polynésie n’a plus d’accord de pêche avec les pays étrangers. Nous pêchons nous-même, nous fabriquons nous même nos bateaux de pêche, et beaucoup de pays du Pacifique ont un regard très attentif sur la politique que nous menons. Le Vanuatu que nous avons reçu il y a quelques mois est très intéressé par cette façon de gérer notre espace. Mais, à quoi ça sert de gérer nous-même si les poissons sont pêchés en amont de la migration, donc il est bon que les politiques publiques de gestion des ressources maritimes soient accompagnées d’une harmonisation des lois que chaque pays aura à prendre au sein de son assemblée. »

Et ça concerne aussi le sujet des réfugiés climatiques par exemple… ?
« Oui on en parle beaucoup mais je pense que ce n’est pas le sujet de cette réunion. On verra ça plus tard parce qu’on ne peut pas réfléchir à plusieurs thèmes en même temps. Et le temps fort de ce débat c’est d’aboutir à un accord entre nous les parlementaires, qu’on va intituler l’accord de Tarahoi parce que ça se passe chez nous, place Tarahoi. Et le texte a été envoyé, pré-rédigé, et nous pensons effectivement, en plus des débats très riches parce qu’il y a des exposants, des conférenciers de très haut niveau qui vont venir à cette conférence, et nous voulons partir avec un guide, une lettre de mission pour les parlements, pour que nous puissions effectivement aller dans le même sens que des préoccupations devenus interplanétaires. Je pense au changement climatique… »

Un des thèmes fort de ce sommet, c’est aussi la visite de l’atoll de Tetiaroa. Vous allez y faire quoi ?
« Tetiaroa est cité comme un exemple d’économie circulaire parce que tout se fait sur place : le traitement des eaux, le traitement des déchets, la climatisation par le froid des eaux des profondeurs, et c’est un exemple à montrer de ce qu’on peut faire sur un atoll aussi isolé que Tetiaroa, je pense un temps fort pour nos amis les parlementaires du Pacifique. »

Et c’est aussi une problématique qui sera soulevée lors d’un séminaire qui aura lieu à Bora Bora dans les prochains jours…
« Oui effectivement, on a commencé déjà à réfléchir avec le comité du tourisme de Bora Bora. Nous avons abouti déjà à quelques pistes de réflexion. On sait que Bora Bora c’est le moteur par excellence de notre tourisme. Et même si la capacité est en baisse, on peut viser maintenant un niveau d’accueil nécessaire mais il faut aussi monter en qualité et notre slogan demain c’est de bien vivre d’abord sur l’île de Bora Bora, pour mieux accueillir nos invités en diversifiant nos gammes de produits avec pourquoi pas des super villas, pourquoi pas des super yachts. Mais en même temps, on limite l’accès dans le lagon de Bora aux grands paquebots. On préfère les paquebots de petite taille, de luxe. Je crois qu’on s’oriente vers cette politique là et le gouvernement est tout à fait informé de nos désirs. »

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