James Heaux : « Il n’y a aucun texte qui interdit à un journaliste de faire de la politique »

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Publié le 10/04/2018 à 9:27 - Mise à jour le 15/06/2019 à 3:13

Vous êtes journaliste, vous avez déjà animé des débats et interviewé des hommes politiques. Comment est-ce qu’on passe de l’autre côté ?

Il a quelques années, lorsque Gaston Flosse m’a demandé de rejoindre le Tahoeraa, j’ai décliné cette invitation. J’ai préféré rester dans mon confort et continuer d’exercer un métier qui me passionne toujours autant. Et ce, depuis plus de 14 ans. Mon métier m’a fait prendre conscience qu’il existe dans notre pays une grande partie de la population qui vit dans des conditions difficiles, qui souffre notamment en raison des difficultés pour trouver un emploi, pour se loger, pour se nourrir, pour se vêtir… Comme en témoigne les nombreux reportages. Aujourd’hui, je ne peux pas rester spectateur, commentateur, présentateur… Je ne peux plus fermer les yeux et rester insensible.

Selon vous, le métier de journaliste est compatible avec celui de politique ?

Il n’y a aucun texte qui interdit à un journaliste de faire de la politique. En France, ça se fait couramment. Moins, je le reconnais, ici en Polynésie. C’est un autre métier que j’apprends bien que certains disent que ce n’est pas un métier. En tout cas, je suis engagé, pour cette population qui est dans le besoin.

Vous avez 34 ans, de très nombreux jeunes suivent le Tahoeraa. L’éducation fait partie de votre programme. Comment aider les jeunes lorsque l’on sait que 31 à 38 % d’entre eux sont illettrés ?

Effectivement, le Tahoeraa a mis en place 12 mesures d’urgence. Ce sont des actions concrètes qui seront mises en place cette année. Parmi ces mesures, il y a notamment, le projet de lycée de la mer. C’est vrai qu’il faudrait améliorer de nombreuses choses dans le social. Tout cela demande de la réflexion mais surtout du temps. Le temps, certaines familles ne l’ont pas. C’est pourquoi les actions prioritaires seront mises en place. Dans le programme du Tahoeraa, les jeunes sont une priorité. Au travers des projets structurants, comme le Mahana Beach, le Tahoeraa s’engage à créer des conditions nécessaires pour qu’ils puissent avoir du travail à la sortie de l’éducation et qu’ils ne soient pas contraint de quitter le fenua car ils ne trouvent pas de travail. Saviez-vous que l’an dernier 327 jeunes ont quitté le fenua parce qu’ils ne trouvaient pas d’emploi ?

Dans votre programme, il y a notamment le souhait de mettre en place un contrat d’apprenti-salarié. Pourquoi créer un nouveau dispositif ?

63 %, c’est ce que représente les – 30 ans dans la part du chômage. Ce contrat d’apprenti-salarié vient remplacer le CAE, à la différence du CAE (contrat d’aide à l’emploi) jusqu’à 60 ans. Ils seront affiliés à la CPS ; Ces mesures ne vont pas durer dans le temps, deux à trois ans maximum. […]

Vous êtes position éligible. Comment voyez-vous votre rôle de représentant si vous êtes élu ? 

Un représentant, ou élu quel qu’il soit, doit être au-dessus de tous les partis politiques et doit travailler pour tous les Polynésiens et Polynésiennes. Je m’inscris dans cette dynamique de vouloir travailler, de vouloir apporter ma pierre à l’édifice pour relever l’économie de ce pays. 

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