Exclure des membres de son parti n’a pas été facile a expliqué Gaston Flosse. Dans une métaphore, le président du Tahoeraa dit avoir été obligé de prendre cette décision. « Que voulez-vous, quand la gangrène se met dans un membre, il faut avoir le courage d’amputer. C’est le prix à payer pour sauver le reste du corps », a-t-il déclaré aux médias.
L’ancien président du Pays a encouragé Édouard Fritch à créer son propre parti ou à créer son groupe à l’assemblée.
Interrogé sur les tensions entre le président du Pays et lui, Gaston Flosse a nié toute « embrouille » avec Edouard Fritch. « Le seul point sur lequel nous n’étions pas d’accord, c’est le respect de la parole donnée », déclare Gaston Flosse. S’en suit une série de reproches à l’actuel président du Pays. Pour le président du Tahoeraa, Edouard Fritch ne respecte pas les engagements pris avec la population, et avec le Tahoeraa. « Cela fait au moins 20 ans que je dis qu’Edouard Fritch sera mon successeur, que personne d’autre n’est capable de diriger le Tahoeraa Huiraatira. Mais à condition qu’il respecte les engagements pris face à la population, qu’il respecte le programme que nous (le Tahoeraa) avons publié. Ce sont les lignes rouges qu’il ne faut pas dépasser », explique-t-il.
Lorsque certains journalistes évoquent sa difficulté à laisser le pouvoir entre les mains de son ex-protégé, Gaston Flosse répond : « Mais enfin, il y a une assemblée. Il faut au moins qu’il vienne discuter avec ne serait-ce que le président de l’assemblée ».
Outre le fait de ne pas suivre le programme du Tahoeraa, Gaston Flosse reproche a Edouard Fritch de trop subventionner les communes. « Pour arroser les communes, alors là, on y va », lance l’ancien président du Pays, faisant référence au contrat de projets Etat-Pays, qui, pour la première fois, inclut les communes du fenua.
Sur un tout autre sujet, nouveau reproche de Gaston Flosse à son successeur : ne pas avoir voté la résolution sur le nucléaire, réclamant plus de 100 milliards de dédommagements à l’État (lire ICI). Le projet de résolution avait été déposé par des élus Tahoeraa dont le président de l’assemblée de la Polynésie, Marcel Tuihani.
Alors que Gaston Flosse a permis l’installation de Centre d’expérimentation (CEP) en Polynésie, certains journalistes s’étonnent de cette résolution des élus de son parti. À cela, l’ancien président déclare qu’il « ne lutte pas contre le nucléaire ». « Je dis simplement qu’on ne nous a pas dit toute la vérité », déclare-t-il. « Je n’ai pas changé le fusil d’épaule », se défend Gaston Flosse. « Je ne regrette pas d’avoir accepté que les expérimentations aient lieu ici. Mais attention, à l’époque, on nous a dit qu’il n’y avait aucun danger pour la santé de la population. Aujourd’hui il y a des morts. Nous avons été trompés », lance l’ancien président.