Forum des îles du Pacifique : « La voix du Pacifique (…) a été unanime » assure Tearii Alpha

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Tearii Alpha, ministre de l'Economie verte, était le représentant de la Polynésie au Forum des îles du Pacifique. De retour à Tahiti, il était l'invité de nos journaux.

Publié le 19/08/2019 à 10:57 - Mise à jour le 20/08/2019 à 9:34

Tearii Alpha, ministre de l'Economie verte, était le représentant de la Polynésie au Forum des îles du Pacifique. De retour à Tahiti, il était l'invité de nos journaux.

Que pensez-vous de l’attitude de l’Australien Scott Morrisson ? Il a rappelé à la fin du Forum au Premier ministre fidjien, les sommes données par l’Australie, les fruits de l’immigration, et reproché le rapprochement avec la Chine…
« Avant de parler de l’Australie, je veux tout d’abord remercier le président Edouard Fritch qui m’a fait confiance pour représenter la Polynésie française. C’était un grand honneur pour moi d’être au milieu de ces leaders du Pacifique. Ensuite, Tuvalu et son Premier ministre, son gouvernement, toute sa population, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour accueillir ce forum. Pour ceux qui ont connu ce forum, c’est certainement celui qui avait le plus de chaleur puisque la population était présente dans toutes les séquences. Ensuite, les discussions pendant toute la semaine ont beaucoup été autour des thèmes du changement climatique. La voix du Pacifique, qu’elle soit insulaire ou celle de l’Australie, a été unanime. Pour ceux qui n’ont pas bien compris les conclusions du forum, les discussions ont été du niveau des accords de Paris puisque l’Australie n’a pas bradé le changement climatique. Le pays n’a pas voulu s’engager plus que pour les accords de Paris, mais il a maintenu ses engagements des accords de Paris. Ce qui est déjà une grande victoire pour les petites îles. »

Ça a tout de même jeté un froid sur la fin de ce forum ?
« Pas du tout. Pour les journalistes qui étaient là et tendaient l’oreille, les discussions entre leaders du Pacifique sont toujours des discussions franches. Et l’Australie qui a mis en place les moyens logistiques et techniques pour aller jusqu’à Tuvalu ne voulait pas se désengager du Pacifique. Ensuite nous avons nous, porté une invitation, une invitation franche, une invitation du président de notre pays Edouard Fritch, au cours de la visite du président Macron l’année prochaine, la France invitera tous les pays du Pacifique, les leaders du Pacifique, pour prendre ce sujet à bras le corps et venir s’exprimer devant la France qui est aujourd’hui le grand défenseur du changement climatique. Ils ont tous accepté d’être présents l’année prochaine. Des réunions se tiendront d’ici là et soyez assurés que tout le Pacifique se bat pour être les leaders et être ceux qui vont faire progresser la cause du changement climatique dans le monde. »

Le principe d’une nouvelle réunion du PLG aux Samoa américaines pour faire le point sur les dossiers qui ont été évoqués a été acté là aussi. Celle ci devra avoir lieu au mois de janvier 2020. Ça sert à quoi concrètement ?
« Le PLG c’est la partie polynésienne du Forum. Ce sont tous les pays polynésiens, Samoa, Tonga, Niue, Tokelau, Rarotoa, sont réunis avec la Polynésie dans ce groupe et il est question notamment d’évoluer sur les télécommunications. Et ce sujet a bien avancé. Notre président Fritch a été remercié par le Premier ministre de Samoa pour ‘lavancée de Manatua. Niua, Rarotoa et samoa seront connectés ensemble. Et puis il y a d’autres sujets : les transports aériens… Et nous avons également discuté de l’ouverture vers Rapa Nui et vers le Chili puisque le Chili deviens membre observateur du Forum. Et donc c’est la Polynésie qui va être le premier contact de cette ouverture vers le Chili. »

Il y avait également des représentants européens. Quel est l’engagement de l’Union européenne pour lutter contre le réchauffement climatique ?
« Les Européens c’était la France, l’Italie, l’Allemagne. Les trois piliers de l’Union européenne aujourd’hui étaient présents dans le dialogue des partenaires. Et vous vous rappelez que le président Macron se bat au niveau mondial pour rattraper les désistements américains, rattraper les hésitations russes ou chinoises, et aujourd’hui l’Union européenne défend pleinement la cause du changement climatique et le One Planet Summit qui sera organisé l’année prochaine sera une réunion dans ce sens là. »

Est-ce que vous avez évoqué le sujet des réfugiés climatiques ?
« Les réfugiés climatique pour l’instant, il n’y en a pas puisque Tuvalu est très lié à sa terre. Les 8 îles de Tuvalu sont des îles vivantes, nous avons vu la culture, nous avons mangé l’équivalent du ma’a Tahiti de Tuvalu pendant une semaine. Ils sont encore chez eux, ils veulent rester chez eux. Ils ont eu quelques propositions des îles Fidji ou de Vanuatu pour les accueillir chez eux mais pour l’instant ils n’ont pas encore quitté leur île. Ils sont bien accrochés à leur île culturellement et au niveau du développement également. »

Vous vous êtes également entretenu avec les représentants de métropole concernant la tenue d’une réunion avec les pays du Pacifique lors de la venue d’Emmanuel Macron au mois d’avril. A quoi va servir une énième réunion ?
« Je pense qu’une énième réunion n’est pas de trop puisque, si vous suivez l’actualité, les accords de Paris, parmi tous ces pays qui l’ont signé, il y a encore quelques pays qui malgré avoir signé en 2015, ne cherchent pas à appliquer leur signature. Et le président Macron est un de ceux qui souhaitent que l’accord de Paris soit respecté par tous ceux qui ont été signataires, et il vient dans le Pacifique pour donner aussi la chance aux pays du Pacifique, notamment ceux du Forum, de s’expliquer et donner leur priorité directement devant un des pays qui est membre du conseil de sécurité. N’oublions pas que la France fait partie des cinq pays de l’ONU qui sont présents dans le Conseil de sécurité. Le pilier français à l’ONU est une chance pour nous, pour le Pacifique. »

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