Fakarava : participer au conseil municipal, un périple, pour les élus

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Elu... un sacerdoce, ou presque, lorsque l'on habite aux Tuamotu. Réunis en conseil municipal, lundi, à l’occasion de la visite des autorités de l’Etat et du Pays, certains élus de Fakarava ont effectué un véritable parcours du combattant pour y participer. Car les communes associées sont parfois distantes de plusieurs centaines de kilomètres de l’atoll principal. La persévérance et la pugnacité sont de mise...

Publié le 24/02/2021 à 19:59 - Mise à jour le 25/02/2021 à 8:48

Elu... un sacerdoce, ou presque, lorsque l'on habite aux Tuamotu. Réunis en conseil municipal, lundi, à l’occasion de la visite des autorités de l’Etat et du Pays, certains élus de Fakarava ont effectué un véritable parcours du combattant pour y participer. Car les communes associées sont parfois distantes de plusieurs centaines de kilomètres de l’atoll principal. La persévérance et la pugnacité sont de mise...

6h du matin… la barge de la flotille administrative prend la direction de Raraka… l’un des 7 atolls de la commune de Fakarava. C’est le deuxième plus grand atoll de Polynésie après Rangiroa.

Cette fois-ci, les élus des communes associées ne se rendront pas en speed boat au conseil municipal, mais à bord Tahiti Nui. Un véritable périple pour certains!

1700 habitants sont répartis sur Fakarava, Raraka, Taiaro, Kauehi, Niau, Toau et Aratika. Le maire, Etienne Maro, est allé en personne chercher l’ensemble de ses 19 élus, aux côtés des autorités.

« C’est vrai, c’est compliqué, mais on y est arrivés », raconte Etienne Maro, élu il y a huit mois. « Nous sommes dispatchés un peu partout, alors nous sommes obligés d’aller prendre un bateau, d’aller dans chaque commune associée pour récupérer les élus, mais on a fait un conseil municipal très sympa! »

Etienne Maro, le maire de Fakarava

« On vient en speed boat. C’est pas évident, parce-que la météo, c’est pas toujours bon, mais on est obligés », explique Sylvie Amo, 5ème adjointe au maire et maire déléguée de Aratika. « Pour venir de Aratika, je mets 3 heures à peu près. Il faut avoir de la niaque! ».

Si la plupart avaient déjà une expérience d’élus communaux, les maires sont presque tous nouveaux. Ils ont des projets plein la tête et profitent de la présence du Pays et de l’Etat pour les passer en revue… Pour les réaliser, nombreux sont ceux qui comptent s’appuyer sur la majorité. Rotoava, chef lieu de Fakarava affiche la couleur, mais elle n’est pas la seule… La majorité des élus des atolls disent s’être sentis oubliés lors de la mandature précédente, au profit de Fakarava.

« Chez nous, les priorités ce sont les maisons, la route, et le hangar. C’est un projet en stand by », indique Sylvie Amo. « La plupart des dossiers, aujourd’hui, ont concerné la sécurité. Il s’agit du bétonnage de la route, le quai, le transport du coprah, des gens… », ajoute Etienne Maro. « On a plutôt abordé ces questions. On peut répondre nous même à certains projets, mais pas à tous. Alors on a sollicité le Pays et l’Etat, pour qu’ils nous aident un peu, et ils nous ont écouté! Ils vont répondre à nos souhaits! »

Sylvie Amo, maire déléguée de Aratika

Les demandes respectives ont été entendues et ont reçu un écho favorable…  Les chantiers sont parfois conséquents… mais aussi de première nécessité, comme la mise en place de l’électricité, ou d’un centre de secours opérationnel. Le président du Pays a indiqué que les projets en faveur de la préservation de l’environnement et l’autonomie seront privilégiés, Fakarava étant réserve de biosphère….  

Yvonnick Tapi, maire délégué de Raraka

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