Equipement : beaucoup de gaspillage et des tarifs versatiles

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Publié le 26/08/2014 à 3:30 - Mise à jour le 26/08/2014 à 3:30

Le rapport que vient de rendre public la CTC détaille les montants, les attributions et le déroulement des travaux de l’Équipement entre 2008 et 2012.
Le montant du surcoût des travaux de l’aérodrome de Hiva Oa aurait dépassé de 500 millions de francs Pacifique. Un exemple parmi d’autres relevé par la Chambre territoriale des comptes en Polynésie française, qui fait le point sur les marchés de l’Équipement.

Elle souligne le manque de concurrence, mais aussi de contrôle et de procédures identifiées. Des carences qui aboutissent à des écarts de prix allant de un à cent, sur des mêmes produits ou prestations. Les exemples ne manquent pas dans ce rapport de 41 pages.
Ces marchés encadrés par la réglementation qui concernent principalement les routes, les ports, les aéroports et les gros bâtiments. En moyenne, la direction de l’Équipement passe entre 80 et 100 marchés par an avec une enveloppe de 5 milliards Fcfp. Ces marchés et l’enveloppe ont doublé en 2009 et 2010.
Autre frein à la concurrence : les entreprises ont tendance à se grouper pour ne proposer qu’une seule offre sur les très gros chantiers. Ce qui empêche d’avoir des prix calculés au plus juste. Le rapport relève également un manque de contrôles et des tarifs qui varient d’un chantier à l’autre. Pour la construction d’une douzaine d’abris para-cycloniques, sur des atolls différents, les prix varient de 1 à 10 pour un même matériel. Les citernes de 4000 litres facturées 208 000 Fcfp pour l’abri de Tikehau, le sont à 1,25 million Fcfp pièce pour l’abri de Tatakoto. Un écart de 1 à 6 alors que la société qui vend le produit est la même !

Le plus spectaculaire demeure le cas de l’aéroport de Hiva Oa. La construction de l’aérodrome fera l’objet de trois appels d’offres pour les travaux de terrassement, la mise aux normes et la livraison de la piste. Une piste dont l’axe a été changé en cours de travaux, et qui a perdu 200 mètres au moment où James Salmon a remplacé Louis Frébault. Résultat : un surcoût de 500 millions de francs pour la collectivité. Le Pays a été condamné pour deux affaires en 2012 et 2013 et a dû verser de petites indemnités. La CTC préconise une modernisation de la réglementation en matière de marchés publics, des procédures plus claires, mieux hierarchisées, et surtout : davantage de contrôles.

Retrouvez le rapport complet en pièce jointe.

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