Election d’Antony Géros à la présidence de l’Assemblée : les réactions de la classe politique

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L’élection d’Antony Géros à la présidence de l’Assemblée de Polynésie, ce jeudi, a suscité des réactions de différents membres de la classe politique. Les indépendantistes s’en félicitent, estimant qu’il sera un « bon président pour tout le monde ». Dans l’opposition, on salue aussi la victoire du candidat du Tavini en espérant que son message d’ouverture « se traduise par des actes ».

Publié le 11/05/2023 à 16:20 - Mise à jour le 11/05/2023 à 16:45

L’élection d’Antony Géros à la présidence de l’Assemblée de Polynésie, ce jeudi, a suscité des réactions de différents membres de la classe politique. Les indépendantistes s’en félicitent, estimant qu’il sera un « bon président pour tout le monde ». Dans l’opposition, on salue aussi la victoire du candidat du Tavini en espérant que son message d’ouverture « se traduise par des actes ».

Le leader du Tavini, Oscar Temaru, a paru ému à l’issue de l’élection. « Cela fait quand même 10 ans de traversée du désert et, ensuite, 5 ans, viré comme un malpropre », a-t-il déclaré avant « d’applaudir » l’élection d’Antony Géros. « Il sera un bon président pour tout le monde », a estimé Oscar Temaru.

Le président indépendantiste du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, était également présent, ce jeudi, à Tarahoi pour « féliciter le peuple maohi d’avoir porté à la présidence » de l’Assemblée un élu du Tavini. « Ça a été tout le combat d’Oscar Temaru et c’est sa victoire aujourd’hui après ses 40 ans de lutte et d’humiliations, aussi. C’est pour cela que l’on est tous dans la joie », s’est-il félicité. « A partir du moment où, ici, ils ont les leviers institutionnels avec les 3 députés et les 2 présidences (…) et nous, là-bas, la présidence du Congrès et la présidence du gouvernement, il nous faut travailler ensemble pour faire avancer notre projet politique : bien sûr, l’indépendance (…) Ca va être compliqué car l’Etat français souhaite rester dans le Pacifique grâce à nos territoires », a-t-il souligné.

« Il n’y a pas de complot de l’Etat »

Le président sortant de l’institution, Gaston Tong Sang, a quant à lui dit qu’il quittait le perchoir avec « la sensation d’un travail bien accompli ». Il a également « félicité » son successeur pour son élection. « J’ai retenu une chose : quand il dit qu’il est le président de tous les élus (…), ça me fait plaisir car je pense que c’est très compliqué de gérer une assemblée sans prendre en compte toutes ses composantes ». Gaston Tong Sang a, en revanche, moins apprécié les propos d’Antony Géros ciblant l’Etat. « C’est un peu le petit bémol. Je trouve que c’est en trop de vouloir toujours accuser l’Etat d’être le comploteur des échecs du Tavini en accusant même la loi électorale qui lui a permis de siéger, aujourd’hui, majoritairement (…) Il n’y a pas de complot de l’Etat », a-t-il déclaré.

Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura, a aussi adressé ses « félicitations » au nouveau président de l’institution. « On se connait bien. J’ai bien entendu son message d’ouverture en disant qu’il allait être attentif (…) à nos requêtes ». « Par contre, on peut remarquer au niveau du protocole, le bouleversement qu’il y a par rapport aux habitudes (la séance a débuté par une prière, Ndlr) (…) mais, après tout, c’est culturel. Donc, on ne va pas le critiquer », a-t-elle ajouté.

« Nous représentons quand même 25 000 Polynésiens »

Nicole Sanquer du A Here ia Porinetia a, pour sa part, expliqué pour quelles raisons les trois élus non-inscrits issus de son parti ont apporté leurs voix à Antony Géros. « Le peuple s’est exprimé. Il a voulu un changement et a choisi le Tavini. Nous connaissons Antony Géros puisque nous avons travaillé avec lui en tant qu’élus. Nous espérons évidemment qu’il y ait une autre présidence que celle que nous avons connue avec un meilleur respect des minorités ». Nicole Sanquer a dit souhaiter « vraiment un partage », « savoir si l’ouverture est réelle ». « Nous attendons que cette ouverture se traduise par des actes avec un partage des commissions », voire qu’un des représentants non-inscrits occupe la vice-présidence de l’institution. « Nous avons vu Moetai Brotherson et Antony Géros pour exprimer nos demandes. On a eu aucune réponse jusqu’à présent (…) Aujourd’hui, nous représentons quand même 25 000 Polynésiens et l’on espère que la majorité prendra en compte ces 25 000 Polynésiens et nous donnera les moyens de travailler correctement », a-t-elle souligné.

« C’est quelqu’un de très ouvert qui fait bien la part des choses entre les aspects politiques et l’organisation du travail législatif. C’est pour ça qu’on a choisi de le soutenir (…) Par contre, demain, on va présenter la candidature de Nicole Sanquer (à l’élection de la présidence du Pays, Ndlr) comme nous nous y étions engagés », a de son côté indiqué son collègue Nuihau Laurey.  Celui-ci a également appelé à une évolution du « fonctionnement de l’Assemblée ». « Nous avons une séance par mois durant laquelle nous examinons parfois 20 dossiers (…) On préfère que le travail soit plus étalé dans le mois et que nos populations voient les élus travailler et pas des élus qui siègent une fois par mois pour s’invectiver et, finalement, proposer peu de choses », a-t-il conclu.

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