Edouard Fritch souligne la nécessité d’un « centre fermé pour l’accueil des jeunes délinquants »

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Vendredi soir, le président Edouard Fritch donnait une soirée en l'honneur de la ministre de la Justice, Garde des Sceaux Nicole Belloubet, en visite en Polynésie. L'occasion de faire le point sur les besoins de la justice en Polynésie.

Publié le 20/07/2019 à 10:00 - Mise à jour le 22/07/2019 à 11:13

Vendredi soir, le président Edouard Fritch donnait une soirée en l'honneur de la ministre de la Justice, Garde des Sceaux Nicole Belloubet, en visite en Polynésie. L'occasion de faire le point sur les besoins de la justice en Polynésie.

Dans son discours, Nicole Belloubet a longuement évoqué la chaleur des Polynésiens et l’accueil qui lui a été réservé. La ministre est revenue sur l’importance du foncier en Polynésie et l’inauguration du tribunal. « Les textes n’ont de sens que s’ils peuvent s’appliquer  concrètement. Or, pour adopter de bons textes, il faut comprendre cette réalité et non plaquer des idées préconçues depuis Paris ou ailleurs, a déclaré la ministre. C’est par le dialogue avec vous, Monsieur le Président, avec les parlementaires polynésiens, avec des magistrats qui connaissent le Pays, que j’ai pu mesurer les enjeux propres à ce territoire. Des structures ont été créées. Des mesures ont été prises. Des textes sont en cours d’adoption. Reste maintenant à les faire vivre. »

Nicole Belloubet a confirmé la construction d’une « cité judiciaire » qui  » regroupera tous les services du ministère de la Justice ». Elle a assuré le président Edouard Fritch du soutien de l’Etat dans la lutte contre la délinquance.

Enfin, la ministre a souligné l’importance de la lutte contre les violences faites aux femmes. « Le Grenelle sur les violences conjugales qui aura lieu le 3 septembre prochain devra aborder les spécificités ultra marines et j’y veillerai en lien étroit avec mes collègues Annick Girardin et Marlène Schiappa. En la matière, le ministère de la Justice est prêt à vous apporter son soutien ».

De son côté, le président Edouard Fritch a multiplié les remerciements à la ministre pour sa visite : « lors de cette visite, vous aurez eu l’opportunité de toucher du doigt la réalité de la Justice en Polynésie française au travers de ses implantations sur l’île de Tahiti, mais aussi sur l’archipel des îles Marquises et sur celui des îles Sous-le-Vent », a-t-il déclaré.

Il a souligné l’attention portée à la Justice en Polynésie par l’Etat : « Depuis quelques années, la Justice en Polynésie française fait l’objet des plus grandes attentions de la part des autorités de l’Etat, dont vous-même au premier chef. Nous l’apprécions. Ceci est le résultat d’une prise de conscience et d’une évolution des esprits que je salue avec beaucoup de force et de plaisir. Elle rend en effet possible de mieux nous comprendre à l’avenir et d’engendrer d’autres avancées. »
Edouard Fritch est notamment revenu sur la révision du procès de Pouvanaa a Oopa. « L’Etat a fait œuvre de Justice à l’égard d’une personnalité broyée par la conjugaison de la raison d’Etat et la réunion d’intérêts particuliers et politiques de l’époque, a déclaré le président du Pays. L’Etat a surtout réconcilié les Polynésiens avec lui-même, sachant que malgré ces embûches, ils n’ont jamais remis en cause leur lien indéfectible avec la France. »

Le président du Pays a terminé son discours en évoquant la nécessité « que le ministère de la Justice dote dorénavant la Polynésie française d’un centre fermé pour l’accueil des jeunes délinquants.

En effet, le Foyer d’action éducative gérée par l’association « Te Pare » marque ses limites à prendre en charge cette population devant la radicalisation de certains jeunes en délicatesse forte avec la justice. »

Le Pays est évidemment disposé à contribuer à ce projet par l’apport d’un foncier adapté, cette affaire souffrant d’une certaine urgence.

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