Edouard Fritch fait le point sur ses grands projets

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Publié le 24/04/2016 à 9:19 - Mise à jour le 24/04/2016 à 9:19

Vous avez annoncé les constructions de nouvelles routes, mais aussi le soutien à la consommation et à l’investissement des ménages, la création et le maintien de l’emploi ou encore l’aide au développement des entreprises. Comment financer tout ça ?
« D’abord, je dois vous dire, nous allons le découvrir dès le mois de juin prochain que le budget 2015 a dégagé un complément important de crédit non utilisé qui vont être réinjecté dans les investissements, comme vous le savez nous avons aujourd’hui une santé financière qui est bonne. Ainsi, les bailleurs de fond traditionnels que nous connaissons tous, l’agence française de développement, la caisse des dépôts sont prêts aujourd’hui, à venir financer les opérations du pays. Aujourd’hui, les conditions sont assez favorables pour que l’on puisse relancer cette économie qui a du mal à se relever. »
 
 Vous revenez tout juste de Chine, où vous avez rencontré les investisseurs Chinois pour finaliser le projet aquacole de Hao. Vous nous confirmez qu’ils sont prêts à investir ?
« Bien sûr, et ce voyage a permis de lever quelques ambiguïtés parce que beaucoup de choses se disent sur mon comportement par rapport à ces projets chinois. Donc, j’ai voulu d’abord leur confirmer que la Polynésie française et que le gouvernement sont restés favorables à ces investissements, et que nous étions prêts à délivrer les premiers prêts de  permis , ce qui va se faire dès le mois de juin prochain. Monsieur Wang Cheng l’investisseur. »
 
Il est tout de même frileux par rapport à la délivrance du 3e permis, il attend les 3 avant de pouvoir commencer  le chantier…
« C’est une exigence de l’investisseur, c’est une exigence de la banque aussi puisque j’ai rencontré les banquiers qui vont financer cette opération, mais cette 3e autorisation devrait intervenir dès le mois de septembre, j’espère en tout les cas avant la mi-septembre. Auquel cas, effectivement, il faut s’attendre à ce que le chantier en lui-même débute avant la fin de l’année, c’est aussi le souhait des financiers de ce projet. Néanmoins, d’ici, septembre, le Pays devra terminer les travaux de bétonnage de la route de contournement du projet ainsi que la construction d’une digue qui fera effectivement un peu de travail pour ceux qui sont à Hao. »
 
Il y a aussi le côté environnemental, est ce que vous avez eu des assurances de la part des investisseurs ?
« C’est la raison de mon déplacement avec les techniciens, les ingénieurs sur Shanghai, il faut dire qu’on a de vrais problèmes de communication liés essentiellement à la langue, il était temps que nos techniciens rencontrent les techniciens de la société Tahiti nui ocean Food, et c’est ce qui s’est passé pendant les 15 derniers jours où les échanges ont été francs, ce qui se dégage en fin de compte de ces rencontres, c’est que monsieur Wang Cheng, l’investisseur lui-même, est aussi soucieux que nous sur la qualité de l’environnement, il veut en faire ce cette opération de Hao, un exemple de développement durable, en matière d’économie bleu, et il veut que Hao devienne la vitrine en matière d’aquaculture dans le Pacifique. Je vous rappelle quand même que monsieur Wang Cheng est a déjà une écloserie sur l’île de Hainan, et produit presque 75 % des alvins, qui sont commercialisés par la Chine à l’extérieur. »
 
Cette semaine, le gouvernement a présenté au CESC le travail des ateliers pour une PSG 2. Rien de définitif pour le moment mais vous avez annoncé des mesures difficiles. Par quoi passeraient-elles ?
« Vous savez, en fait c’est l’esprit qui est envisagé par ces ateliers qui sont aujourd’hui proposés à la réflexion des acteurs sociaux, et essentiellement les choses se précisent au niveau de la retraite puisque c’est l’urgence ultime aujourd’hui, de prendre des mesures pour sauver cette retraite et qui portent essentiellement sur des problèmes de durée du travail, sur des problèmes d’âge de départ à la retraite. Effectivement, les ateliers proposent aujourd’hui que l’on prolonge à 62 ans l’âge de départ à la retraite, et de passer à plus de 35 ans de cotisation pour pouvoir rééquilibrer les fonds nécessaires à cette retraite. Les cartes sont là, je crois que l’essentiel en fin de  compte, c’est que tous les acteurs sociaux comme tous les politiques puissent se mettre d’accord sur un schéma. Chacun doit prendre ses responsabilités. »
 
Les syndicats sont frileux pour le moment.
« J’allais dire que c’est normal, mais bien sûr que c’est difficile, c’est compliqué, mais ils sont peut être ceux qui connaissent le mieux ce qui se passe aujourd’hui au sein de la PSG, ils sont tous à la Caisse de prévoyance sociale, ils sont tous à la CPS, donc ils connaissent mieux les problèmes que nous. Mais ce qu’il faut surtout aujourd’hui, c’est de prendre nos responsabilités. Et chacun doit prendre ses responsabilités dans cette affaire car si nous ne faisons rien, c’est le problème de la solidarité en Polynésie française qui est posé. Est-ce qu’on va continuer à aider ceux qui n’ont rien dans ce pays ? qui ont besoin qu’on leur tendent la main ? qu’on fasse quelque chose ? et cet esprit de solidarité, je veux à tout prix la sauver, cet esprit est important en Polynésie française, donc, je vais tenter d’aller jusqu’au bout, je vais tenter de discuter avec eux, jusqu’au bout et je les appelle à la table de négociation, il faut venir travailler. »

Dernière question monsieur le président, Le Premier ministre, Manuel Valls et la ministre des Outre-mer partent bientôt en visite officielle en Nouvelle-Zélande. Il semblerait que vous seriez prêt à partir avec eux, si cela se fait, qu’est ce que vous espérez de ces rencontres ?
« Ces rencontres  s’inscrivent dans le cadre des réchauffements des relations entre la France et les deux puissances du pacifique que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’année dernière , le président Hollande a pu aller en Australie, cette année c’est le Premier ministre qui vient en Nouvelle-Zélande. Essentiellement, je pense qu’il s’agira de parler des relations, des échanges qu’il y a entre les pays français, de l’outre-mer et cette puissance  qu’est la Nouvelle-Zélande. Si vous voulez, ce qui est demandé aujourd’hui avec persistance par la Polynésie, c’est qu’effectivement, la Nouvelle-Zélande accorde plus d’importance à la Polynésie en matière d’importation pour ce grand pays et en matière touristique aujourd’hui. La balance commerciale entre la Nouvelle-Zélande et la Polynésie française est à leur avantage, nous achetons tout en Nouvelle-Zélande en matière d’alimentation, pratiquement, et en grande partie en tous les cas. Ça va être une plateforme où on pourra s’exprimer, et effectivement, je les rejoins dès dimanche à Auckland et son voyage se terminera lundi soir. »

 

Rédaction Web

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