Edouard Fritch demande à Tearii Alpha et Gaston Tong Sang de « se conformer à la loi »

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Le parti de la majorité a tenu jeudi soir son Conseil politique. Parmi les sujets abordés, l'élection présidentielle, les candidatures aux législatives, mais aussi et surtout le statut de deux des membres du parti, non vaccinés.

Publié le 22/10/2021 à 11:57 - Mise à jour le 22/10/2021 à 13:25

Le parti de la majorité a tenu jeudi soir son Conseil politique. Parmi les sujets abordés, l'élection présidentielle, les candidatures aux législatives, mais aussi et surtout le statut de deux des membres du parti, non vaccinés.

Le premier tour de l’élection présidentielle en France est annoncé le 10 avril prochain. Jeudi en conseil politique, le Tapura Huiraatira a officiellement acté son soutien au Président en exercice, Emmanuel Macron. Un soutien sur lequel les membres du parti se sont montrés « unanimes » selon Edouard Fritch : « Nous avons réuni ce conseil politique pour prendre des décisions rapidement sur les élections à venir puisque l’élection présidentielle est annoncée pour le mois d’avril et suivront les élections législatives. Le conseil politique s’est réuni pour décider du soutien au candidat à la présidentielle. À l’unanimité nous avons fait le choix de soutenir Emmanuel Macron. »

Autre sujet abordé en conseil politique, celui des législatives. « La deuxième décision porte sur la procédure pour les candidatures aux législatives. Il y a trois circonscriptions vous le savez, et donc nous allons ouvrir demain (vendredi NDLR) le dépôt de candidatures des personnes, des élus qui veulent se présenter, et il y en a quelques uns, aux élections législatives. Cette procédure se terminera, pour le dépôt de candidatures, à la fin de la semaine prochaine. »
Une commission d’investiture devrait se réunir « vers le 26 novembre pour que le congrès puisse valider les candidats au 1er décembre 2021 ». C’est également le 1er décembre que le Tapura validera son nouveau bureau.

« ça ne semble pas très cohérent que nous fassions voter une loi qui concerne certaines personnes, et que nous mêmes nous n’appliquions pas cette loi« 

Edouard Fritch, président du Pays et président du parti Tapura Huiraatira

Mais c’est surtout le sujet de l’obligation vaccinale qui a été abordé par le parti. Plus de deux mois après l’adoption de la loi en août, le vice-président du Pays et le président de l’assemblée ne sont toujours pas vaccinés. Une position qui se heurte aux valeurs du parti rouge et suscite la grogne au sein de la majorité.

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Edouard Fritch le sait, assurant avoir « exigé » du vice-président qu’il se fasse vacciner. « J’ai aussi en tant que chef de parti, demandé au président de l’assemblée de se conformer à la loi et donc de procéder à la vaccination dès que les éléments seront rassemblés puisque ces deux personnes sont encore porteuses d’anticorps. (…) Ils n’ont pas donné de réponse mais j’ai effectivement demandé à ce qu’ils le fasse. »
Edouard Fritch annonce qu’il prendra des « décisions en conséquences » si le vice-président du Pays et le président de l’assemblée ne se conformaient pas à la loi.

« Effectivement, ça ne semble pas très cohérent que nous fassions voter une loi qui concerne certaines personnes, je vous rappelle qu’il s’agit des personnes qui sont en contact avec les autres, et que nous mêmes nous n’appliquions pas cette loi, a admit le président du Pays. Donc la pression était forte là-dessus ce soir et je pense qu’ils vont prendre leur décision en conséquence sinon c’est moi qui prend la décision. » Une décision du président qui pourrait intervenir « très rapidement ».

Pas de crise

Malgré tout, Edouard Fritch assure toujours qu’il n’y a « aucune crise » au sein de la majorité : « Moi je parle de crise quand on n’arrive pas à se mettre d’accord dans une majorité sur un sujet précis. Ce n’est pas le cas. J’aime mieux parler de tensions. C’est plus adapté. Mais la crise, non. On a quand même une majorité assez costaud : 38 élus qui sont encore là, unis »

Un mariage en pleine période de restrictions, un président de l’assemblée et un vice-président du Pays pas vaccinés alors qu’une loi a été votée, des conférences de presse distinctes du président et du vice-président du Pays… Difficile pour la population de s’y retrouver. Édouard Fritch veut bien l’admettre : « je le ressens bien, une petite partie de nos électeurs, une petite partie de nos adhérents même aux fédérations du Tapura Huiraatira sont un petit peu perdus et je les comprends. Il y a des choses qui ne sont pas cohérentes. (…) Effectivement aujourd’hui on a l’impression qu’il y a un petit grain de sable. Donc il faut régler ce problème et on va le régler. »

Si le sujet est sensible, la réunion de jeudi soir « s’est bien passée. Sans tabu », selon Teva Rohfritsch pour qui la loi sur l’obligation vaccinale « doit s’appliquer aussi à ceux qui dirigent ce pays. Et donc il n’est pas question que certains d’entre nous s’exonèrent de ce que nous attendons du reste de la population. Ce sont des décisions lourdes à prendre. Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on est venus sur une obligation vaccinale. Ce n’est pas pour embêter notre population. C’est pour la protéger. »

« La balle est dans le camps de ceux qui sont concernés »

Teva Rohfritsch, sénateur et membre du Tapura Huiraatira

« Le parti ce soir pour moi est unanime sur ce sujet et le président a été clair sur sa perception de ce sujet. Il n’y a pas d’ambiguïté (…) C’était nécessaire et il fallait le faire (…) Chacun est adulte, est libre et doit agir en son âme et conscience mais ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas prévenus. J’en appelle à la responsabilité des uns et des autres, à la dignité mais aussi à la mémoire. D’où on vient, de ce qu’a apporté la stabilité dans notre pays, de ce que la confiance représente pour que demain on puisse aller mieux. Ça n’est pas le moment de remettre en cause ce socle de confiance et de stabilité qui est éprouvé aujourd’hui on le sait à cause de cette histoire »

Depuis Paris le comportement des élus réticents face à la vaccination est du plus mauvais effet. « Depuis Paris j’ai suivi un certain nombre d’interventions. Ça n’est pas acceptable, estime le sénateur. Et puis on est décrédibilisés y compris à Paris sur ces sujets, alors que la bataille est globale. Donc je crois qu’il était important que le président nous réunisse, que le parti puisse en débattre et que le président annonce aussi de manière très claire sa position sur ce sujet. Je crois que maintenant la balle est dans le camps de ceux qui sont concernés. »

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