Edouard Fritch : « Ce n’est pas parce qu’en France on confine, que nous, on va confiner »

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Le président du Pays n'est pas favorable à un reconfinement en Polynésie. Edouard Fritch souhaite attendre pour connaître les premiers effets du couvre-feu avant de prendre toute décision.

Publié le 29/10/2020 à 15:15 - Mise à jour le 29/10/2020 à 15:17

Le président du Pays n'est pas favorable à un reconfinement en Polynésie. Edouard Fritch souhaite attendre pour connaître les premiers effets du couvre-feu avant de prendre toute décision.

« Je crois qu’on a été suffisamment constants dans nos comportements. Ce n’est pas parce qu’en France on confine, que nous, on va confiner ! Je ne comprends pas ce genre de raisonnements », a déclaré le président Edouard Fritch interrogé après la session de l’assemblée de la Polynésie ce jeudi.

Mercredi le président de la République a annoncé un reconfinement en métropole avec des adaptations en outre-mer. À l’assemblée nationale ce jeudi, le Premier ministre Jean Castex a déclaré qu’en Outre-mer, le confinement ne concernerait que la Martinique.

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Mais la Polynésie étant autonome, certains s’attendent à de nouvelles mesures locales.

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Un couvre-feu est mis en place de 21 heures à 4 heures à Tahiti et Moorea depuis samedi dernier. Le président Edouard Fritch souhaite attendre d’en connaître les effets avant de passer à l’étape suivante : « Aujourd’hui, nous sommes en période de couvre-feu, il faut quand même qu’on attende 15 jours / 3 semaines pour voir quels sont les premiers résultats de ces premières mesures qui ont été prises. Laissons-le temps au temps. On va voir ! Je pense qu’avec le haut-commissaire, nous reviendrons devant vous demain, et nous vous ferons part de l’évolution de certains paramètres. Mais on n’est pas dans le même schéma qu’en métropole. »

Le président du Pays et le haut-commissaire Dominique Sorain s’exprimeront vendredi. Une édition spéciale vous permettra de suivre leur allocution en direct dès 11h15.

La Polynésie finira-t-elle par suivre les mesures de métropole ? Edouard Fritch n’y est pas favorable : « Il n’y a pas de confinement. Je n’ai pas envie qu’il y ait à nouveau un confinement, je vous l’ai dit, vous le savez. Ce serait une catastrophe sur le plan économique. » Il ne serait pour l’instant pas non plus question de refermer les frontières.

« Nous nous battons pour que les mesures qui sont prises en Polynésie française soient prises en concertation avec les responsables politiques de ce Pays. Le couvre-feu, je vous le rappelle, ce n’est pas une extension de la décision du premier ministre, c’est nous qui l’avons demandé. »

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En Polynésie, le taux d’incidence a été multiplié par 4 en seulement un mois à Tahiti et Moorea : « Je ne sais pas ce qu’il se passe en Martinique, c’est sur que nous sommes dans le Top 3 au niveau du taux d’incidence de la maladie, je le sais bien. On devrait tout fermer. Mais est-ce que c’est la solution au problème ? Les Polynésiens vont-ils l’accepter ? Je ne sais pas. Pour le faire, il faudra que l’on ait des éléments à leur présenter. C’est toute la difficulté. On regarde les chiffres tous les matins et tous les soirs… on surveille… on essaie d’appeler aussi les personnes à leurs responsabilités. (…) Vous avez encore vu, là, qu’il y a encore des personnes qui se savent Covid + et qui voyagent, qui vont dans les îles, qui vont aux enterrements, aux mariages… ils se savent Covid + ! Ce n’est pas raisonnable !’

« Là, aujourd’hui, on ne s’étonne pas trop que ça continue à augmenter, car on gère encore les malades d’avant le couvre-feu. À partir de la semaine prochaine, mercredi-jeudi, il faut que l’on observe cette courbe. Si elle continue à augmenter ou à stagner, cela nous apprendra des choses sur l’efficacité du couvre-feu. Mais je ne veux pas prendre de décisions en fonction de la métropole. Il faut que l’on adapte les choses par rapport à la Polynésie. »

Edouard Fritch est préoccupé par la situation financière de la Polynésie, déjà très fragilisée par le premier confinement : « Pour le moment, je souhaite que l’Etat continue à nous prêter de l’argent. (..) Nous avons demandé des subventions, nous n’avons pas été entendus : j’ai besoin de cet argent ! Si demain, la catastrophe continue, si les entreprises continuent à se casser la figure : j’ai besoin de pouvoir les soutenir ! (…) Il nous faut continuer à soutenir ces familles qui ne peuvent pas payer leur loyer, je ne veux pas qu’on les expulse, je l’ai déjà dit. Mais il faut continuer à aider ces petites familles qui n’ont pas de revenus. Alors il faut s’attendre à une augmentation sérieuse des CAE dans les jours à venir, et peut-être à une continuation des CAES, parce-que c’est ça qui apporte des revenus à des familles qui souffrent aujourd’hui. »

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