Le rejet, mardi, à l’unanimité, des mesures fiscales présentées par le ministre de l’Économie en Commission des Finances, rend encore un peu plus visibles les dissensions au sein de la majorité. Comment des représentants du groupe Tavini Huiraatira à l’Assemblée peuvent-ils voter contre une partie du projet de budget du gouvernement ? Au lendemain de la commission, le malaise est palpable à Tarahoi. Les représentants Tavini évitent, pour la plupart, les caméras, hormis Tevaipaea Hoiore, qui relativise.
« On n’est pas juste des personnes à lever la main sur ordre de qui que ce soit. Chaque élu à sa personnalité, son caractère, ses positions. Nous avons tous le même objectif malgré tout. Mais on a différentes visions, le but est de trouver un consensus », dit-il.
Avec la présence de deux anciens ministres de l’Économie au sein de la Commission, Tevaiti Pomare était attendu au tournant. Antony Géros indique avoir pourtant prévenu le gouvernement de son opposition à certaines mesures lors des derniers comités de majorité. En vain.
– PUBLICITE –
« Ce sujet avait été débattu. On attendait une réponse tangible, mais elle n’était pas à la hauteur des attentes. C’est normal qu’on réagisse de la sorte. Maintenant, je pense qu’il a bien compris qu’il fallait faire un effort », souligne le titulaire du perchoir.
« Si on n’est pas d’accord, on ne va pas lever le doigt »
Antony Géros
Si la majorité s’était déjà remise au travail, ce mercredi, pour présenter un projet de budget rectifié, Antony Géros prévient : les élus indépendantistes resteront vigilants : « Hier, j’ai levé le voile en disant que si, jusqu’ici, les locataires de Tarahoi se considéraient comme faisant partie d’une chambre d’enregistrement, aujourd’hui, les choses ont changé. Au niveau du Tavini, on ne fonctionne pas comme ça (…) Si on n’est pas d’accord, on ne va pas lever le doigt ».
Auteur de 13 amendements en Commission, le groupe A Here Ia Porinetia est parvenu à en faire passer deux, mercredi. A sa grande surprise. « Nous trouvions que ces mesures fiscales manquaient de bon sens et ne remplissaient pas les objectifs comme la lutte contre la vie chère et le soutien aux entreprises. Cette Commission était particulière avec un ministre de l’Economie totalement fermé à la discussion. On a eu beau présenter plusieurs arguments (…), on voyait bien qu’il ne voulait pas lâcher », confie Nicole Sanquer.
La prochaine Commission des finances se déroulera mardi prochain. Quant à l’examen du budget, il est programmé pour le 6 décembre, en séance plénière à Tarahoi.