Desserte maritime : le Pays encourage les armateurs à renouveler leur flotte

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"La problématique principale pour le gouvernement en matière de desserte maritime, c'est d'abord le renouvellement de la flotte maritime" a expliqué sur le plateau de TNTV le ministre en charge des Transports. Jordy Chan était notre invité. Son interview complète ici :

Publié le 18/01/2024 à 12:47 - Mise à jour le 23/01/2024 à 9:25

"La problématique principale pour le gouvernement en matière de desserte maritime, c'est d'abord le renouvellement de la flotte maritime" a expliqué sur le plateau de TNTV le ministre en charge des Transports. Jordy Chan était notre invité. Son interview complète ici :

Tahiti Nui Télévision : La desserte maritime des Raromatai est convoitée par les armateurs. Quatrième cargo annoncé et déjà se pose la question des infrastructures, des quais. C’est quelque chose que vous anticipez ?
Jordy Chan, ministre des Grands travaux et de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes :
« Avant de parler des infrastructures, je souhaite parler de la desserte, car nous avons plusieurs objectifs en la matière. Le premier, c’est de renforcer la desserte sur les Raromatai avec la mise en service de deux navires supplémentaires d’ici à 2026 qui permettront de promouvoir la concurrence et de diminuer le coût du transport des marchandises et des passagers. La deuxième chose que nous souhaitons faire c’est d’améliorer la qualité de service en rendant obligatoire le logiciel Revatua d’ici le milieu de l’année 2024, qui permettra de dématérialiser toute la procédure de connaissement qui aujourd’hui se fait sur papier, ce qui nous permettra d’économiser à peu près un million de documents qui sont aujourd’hui archivés tous les ans à la DPAM. Maintenant, en ce qui concerne les infrastructures, nous allons construire les infrastructures nécessaires pour accueillir ces navires. Au port de Papeete, nous avons prévu de construire un nouveau quai, un quai de cabotage, qui s’appelle le quai de cabotage numéro 6 qui est d’une longueur de 200 mètres et qui sera mis en service d’ici 2026. Nous allons également construire des hangars supplémentaires pour les armateurs afin d’améliorer leur capacité de stockage et de diminuer la co-activité à quai. Dans les iles, nous n’avons pas recensé de besoin supplémentaire pour le moment, à condition que les escales de cargos s’organisent d’une bonne façon. Et pour aider à le faire, nous allons mettre en service prochainement un téléservice escale qui permettra aux armateurs de réserver à l’avance des emplacements à quai pour décharger et charger la marchandise. »

TNTV : Et puisqu’on parle des aménagements portuaires, la CTC l’a pointé dans son dernier rapport : plusieurs opérations n’ont pas été menées durant la dernière décennie. Le fameux dock flottant en l’occurrence. Où en est-il ?
Jordy Chan :
« Le dock flottant existant est la propriété de l’État et l’État aujourd’hui envisage de prolonger son exploitation au-delà de 2030. La problématique, c’est que certains armateurs ont des besoins qui ne sont pas assouvis par la capacité du dock existant, notamment les armateurs des navires de croisière qui ont besoin d’un outil de levage plus important. Le président a entendu ces doléances et a pour objectif de discuter avec l’État pour trouver un moyen de satisfaire à la fois les besoins de ses armateurs et les besoins des militaires. »

TNTV : Pour revenir sur la desserte des Raromatai, selon vous est-ce qu’il y a de la place pour tout le monde aujourd’hui ?
Jordy Chan : « Je pense que si les nouveaux entrants sont prêts à investir des milliards de Fcfp pour pénétrer le marché, c’est qu’ils ont bien fait leurs calculs. »

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TNTV : On sait aussi que les cargos qui vont faire la liaison entre l’Europe et la Polynésie seront plus gros dès 2025 en raison de nouvelles normes internationales concernant le fret maritime décarbonation du transport oblige. Il faudra donc une passe plus profonde. Ça prend du temps, ça coûte très cher. Est-ce qu’on ne se dirige pas vers un problème majeur ?
Jordy Chan : « Nous avons consulté les armateurs de la place et notamment la compagnie CMA CGM qui possède parmi les plus gros navires qui arrivent en Polynésie et nous avons planifié des travaux d’approfondissement de la passe qui auront lieu d’ici 2026. D’après ces armateurs, ces travaux vont permettre d’accueillir les futurs navires qui seront mis en service « .

(…)

TNTV : Comment rendre les autres archipels plus attractifs ?
Jordy Chan :
« La problématique principale pour le gouvernement en matière de desserte maritime, c’est d’abord le renouvellement de la flotte maritime. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, on se rend compte que sur les 20 navires caboteurs dont nous disposons à travers le Pays, la moitié ont un âge qui est supérieur à 35 ans. Ce qui est très élevé. Le problème, c’est que plus les navires sont âgés, plus il y a de pannes et plus, il y a de ruptures en matière de desserte. Donc, le Pays soutient activement la démarche des armateurs de renouveler leur flotte à travers notamment l’outil de défiscalisation locale. C’est ce que nous allons continuer à faire au cours des années qui viennent. »

(…)

TNTV : Le Pays compte-t-il réduire les incitations fiscales ?
Jordy Chan :
« Le Pays compte fournir les incitations qu’il faut pour promouvoir le renouvellement de la flotte. Donc aujourd’hui, il n’est pas prévu de réduire les incitations fiscales dans ce secteur. »

TNTV : Il y a aussi un enjeu environnemental, énergétique dans le renouvellement des vieux navires. Le Tuhaapae IV sera d’ailleurs remplacé dès 2026 par le Na hiro e Pae, un cargo avec une turbo voile et des générateurs prêts pour le biocarburant. Plus gros que son prédécesseur, il devrait également émettre près de 50% de CO2 de moins. Ça rejoint l’objectif de l’organisation maritime internationale concernant la réduction de gaz à effet de serre des navires. Quelle est la vision de la Polynésie dessus ?
Jordy Chan : « Le Pays souhaite poursuivre cet objectif qui est important, qui est celui de la décarbonation. C’est une tendance que nous voyons à travers le monde et que nous souhaitons suivre. Pourquoi ? Parce que nous souhaitons développer un fenua plus durable. C’est pourquoi, dans les appels à manifestation d’intérêt que nous lançons pour octroyer les aides à l’investissement pour l’acquisition de nouveaux navires, nous avons établi une liste de critères qui permettent de s’assurer que les projets qui sont sélectionnés répondront à des critères de protection de l’environnement. C’est la raison pour laquelle le navire Na hiro e Pae est équipé de telles technologies. D’une technologie de propulsion vélique qui lui permet de diminuer sa consommation en carburant, mais également de technologies de propulsion plus efficientes en matière de consommation de carburant. »

TNTV : Il y a un autre sujet que nous évoquions dans nos éditions d’hier soir : la nouvelle règlementation sur la circulation et le mouillage des navires à Raiatea et à Tahaa. C’est également la cas à Taiarapu Ouest. Ça a inquiété, aux Raromatai, les acteurs du tourisme nautique. C’est nécessaire de règlementer aujourd’hui ?
Jordy Chan : « C’est nécessaire. Sans règlementation, le problème, c’est que tous les navires peuvent mouiller n’importe où et n’importe comment, ce qui crée à la fois des désagréments pour les riverains, mais également qui peut causer des impacts négatifs sur l’environnement. Avec la règlementation que nous avons mis en place à Raiatea Tahaa mais également à Taiarapu Ouest, nous pouvons définir des zones de mouillage pour les grands navires, les navires de plus de 7.5m de longueur, qui seront restreints en matière de quantité de navires et de durée de stationnement et pour tous les navires inférieurs à 7m50, cette règlementation ne s’appliquera pas à partir du moment où les navires stationnent moins de 24 heures. Donc ça ne concerne pas la majeure partie des navires locaux. »

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