L’enquête sur la demande défusion s’est terminée lundi 9 mai. Le commissaire enquêteur mandaté par l’Etat, Jean-Pierre Voisin, chef d’entreprise à la retraite, a rendu son rapport le 8 juin. Et lui n’est en revanche pas pour la défusion. Selon lui, la séparation des communes n’aurait aucun avantage pour la population, bien au contraire. « Nous avons actuellement un déficit dans la commune de Hitiaa O Te Ra, et d’autre part s’il y avait une séparation des communes qu’on appelle la défusion, il y aurait la nécessité pour chaque commune de s’équiper en matériel, en personnel… Il faudrait qu’ils aient un comptable, du personnel administratif compétent et donc une augmentation importante du budget qui devrait être de l’ordre de 25 à 30%. Ce qui fait quand même des sommes relativement importantes et qui obligeraient très certainement les communes qui seraient de plein exercice, à augmenter leurs impôts locaux que ce soit les taxes sur les ordures ménagères, les taxes sur l’eau et autres besoin », explique-t-il au micro de Tahiti Nui Télévision. « Il faut savoir qu’ils ont besoin, pour remettre en état leur système d’eau potable, à peu près un investissement qui serait d’1.5 milliards. Actuellement, ils n’ont pas la possibilité, malheureusement, d’investir »
Les communes devraient au contraire rester groupées pour Jean-Pierre Voisin. La défusion, « financièrement parlant ce n’est pas sérieux. Bien au contraire, se grouper et pouvoir faire des investissements structurels, là oui on peut le faire. On a 1000 et quelques habitants. On s’aperçoit que même en France et partout on se regroupe », remarque-t-il.
Le tavana délégué de Hitia’a O Te Ra, Dauphin Domingo, estime quant à lui que la défusion doit se faire mais uniquement une fois que la commune aura épongé ses dettes.
Le processus de devrait en tout cas se poursuivre pendant encore plusieurs années, peut être même jusqu’aux prochaines élections municipales, prévues en mars 2020. D’ici là, la proposition de loi déposée par la sénatrice Lana Tetuanui et venant modifier la désignation des maires délégués dans les communes associées pourrait avoir déjà mis fin à la querelle.
Jean-Pierre Voisin, commissaire enquêteur