Le président Moetai Brotherson ainsi que des représentants du Tavini et de l’Eglise Protestante Maohi se sont exprimés, ce mardi, lors de la 4e Commission de l’ONU pour demander la mise en route d’un processus d’autodétermination en Polynésie. Pour avoir voix au chapitre, les Hakaiki, c’est-à-dire les 6 maires des Marquises, ont adressé, la veille, une lettre ouverte au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi qu’à Emmanuel Macron et Moetai Brotherson.
Dans celle-ci, ils demandent la « reconnaissance juridique de l’archipel des Marquises » et la création d’une communauté d’archipel. Celle-ci « serait une collectivité territoriale faisant partie de la Polynésie française, et placée à un niveau intermédiaire entre le Pays et les communes marquisiennes », écrivent-ils. Elle aurait donc des « compétences administratives » propres dans divers domaines tels que le développement économique et touristique, l’aménagement ou encore la protection de l’environnement.
Contacté par TNTV, le maire de Nuku Hiva, Benoît Kautai, assure que le projet des Hakaiki « n’est pas de quitter la Polynésie ». Mais en cas de référendum d’autodétermination, l’élu et ses pairs souhaitent « que les résultats, au niveau des Marquises, soient comptabilisés à part ».
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« On n’a pas besoin d’aller à l’ONU pour négocier avec l’État »
Benoît Kautai.
« On veut, nous les Hakaiki, faire entendre la voix des Marquisiens. On est inquiet par tout ce que le Tavini propose, les différentes rencontres, que ce soit avec les Chinois ou les Américains. Nous, aux Marquises, on est bien avec la France », dit-il. Puis d’ajouter : « A chaque fois que le Tavini parle des Marquises, ils disent que la France est derrière les Hakaiki. Mais c’est notre projet et pas celui de la France. Il faut arrêter de dire que la France nous téléguide ».
Benoît Kautai estime également que la négociation d’un processus d’autodétermination pourrait se dérouler sans l’intervention de la communauté internationale : « quel intérêt d’aller siéger à l’ONU et de rencontrer l’ambassadeur de France alors que le président de la République est à Paris. On n’a pas besoin d’aller à l’ONU pour négocier avec l’État français ».