De l’importance des réseaux sociaux dans la campagne électorale

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Publié le 13/04/2018 à 9:48 - Mise à jour le 15/06/2019 à 3:09

86% des internautes consultent un réseau social, dont 57% quotidiennement.  Les partis politiques l’ont compris. La campagne électorale prend le  virage  du numérique. Selon Emmanuel Schneider, consultant en digital, tous optent pour Facebook. 60% de la population consulte ce réseau social. Très peu utilisent Instagram Twitter ou You Tube .

« On peut dire que les politiques s’en servent de la manière la plus simple. Pour eux ce n’est qu’un média en plus. A la différence, c’est qu’ils peuvent communiquer en direct sans passer par un filtre journalistique. C’est pratique. Mais pour l’instant, ils en font une utilisation très classique », estime Emmanuel Schneider qui pense qu’il pourrait y avoir « un effet de levier beaucoup plus important pour influencer les électeurs. »

Sur le podium des pages les plus « likés », le Tapura monte sur la première marche avec un peu plus de 6 000 likes, suivi du Tahoeraa  qui dépasse les 5 400 j’aime. Le Tavini prend la 3e place avec un peu plus de 4 000 likes. Pour autant, c’est très peu par rapport au nombre d’habitants et au 150 000 abonnés Facebook en âge de voter.

« Ils sont sur leur répertoire d’électeurs standards, ce qui est bien car il faut fidéliser ce noyau là, mais que fait t’on après ? » s’interroge Emmanuel Schneider qui explique que « Ce noyau c’est juste une base pour aller toucher tous ceux qui sont absents des réunions publiques, des meetings, qui sont des gens indécis ou qui ont un avis, mais qui n’iront pas forcément voté. »

Les autres listes utilisent elles aussi Facebook, avec plus ou moins de suivi. Celle conduite par Tauhiti Nena se disperse entre les comptes des partis Hoturau et E Heuira Les Verts. Pour ce qui est du contenu, chaque liste expérimente à sa manière la communication numérique : vidéos, infographies didactiques, album photo pour informer.

Certains tirent leur épingle du jeu. Marcel Tuihani a généré,  9 000 vues en s’adressant directement aux internautes. La vidéo de Moetai brotherson du Tavini au sujet des iles flottantes a été vue plus de 30 000 fois.

Avec la diffusion en live de son 20e congres, le Tahoeraa a tapé fort avec 18 000 vues et plus de 1 000 réactions

La lettre ouverte d’Edouard Fritch au sujet des retraites, a généré 700 réactions, c’est beaucoup pour un article en ligne. Mais en terme d’impact global, cela reste limité.

« Si j’étais un peu dur, poursuit Emmanuel Schneider, je dirais qu’ils utilisent Facebook de manière passive, malgré tout ce qu’ils publient, c’est une attitude passive »  Pour ce spécialiste, « Si ils avaient une attitude active, ils consacreraient un budget pour sponsoriser leur contenu et, là ils décupleraient l’impact de leurs publications et toucheraient plus d’électeurs potentiels. »

Alors quel effet sur les votes ? Sur Facebook, difficile d’améliorer le débat public car ce sont uniquement les avis qui sont renforcés. En Polynésie Le numérique n’est pas encore utilisé comme une nouvelle manière de concevoir l’échange avec les citoyens. En métropole des applications comme STIG ou Fluicity existent pour renforcer les liens entre élus et administrés. 
 

Rédaction Web avec Thomas Chabrol

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