Cyclone Oli : Chantal Tahiata soupçonnée d’avoir favorisé des proches pour l’obtention de fare

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Publié le 08/08/2017 à 15:03 - Mise à jour le 08/08/2017 à 15:03

A l’issue de plusieurs années d’enquête, le juge d’instruction en charge de ce dossier a rendu son ordonnance de renvoi, le mois dernier. Le magistrat demande à ce que Chantal Tahiata comparaisse devant le tribunal correctionnel.

La justice lui reproche d’avoir siégé, alors qu’elle était membre de la commission d’attribution du Fonds de développement des archipels (FDA), aux réunions au cours desquelles deux fare MTR ont été attribués à des membres de sa famille : son oncle et le cousin de son père.  

Entendue par les enquêteurs, Chantal Tahiata avait assuré ne pas être intervenue en leur faveur.

Ironie du sort, en mars 2010, à l’Assemblée, l’élue accusait le maire de Tubuai, son opposant Fernand Tahiata, de faits identiques : avoir favorisé certains habitants de l’île au détriment d’autres pour l’obtention de matériaux de construction, voire de fare MTR livrés clés en main par le FDA.

Interrogé ce mercredi, son avocat, Me Philippe Neuffer, s’est dit « serein » pour la suite de la procédure. S’il n’a pas souhaité évoquer le fond du dossier, il estime que les lois de la République ne prennent pas suffisamment en compte les spécificités polynésiennes.

« L’exercice d’un mandat local dans un contexte insulaire et d’extrême urgence est quelque fois périlleux. Il appartiendra au tribunal de déterminer la part de ce qui est sanctionnable de celle qui ne l’est pas », explique le conseil qui n’exclut pas de déposer une QPC (question prioritaire de constitutionnalité).

Cette enquête avait débuté en août 2011. Elle avait été ouverte, à l’origine, pour des faits présumés de détournement de fonds publics. Elle visait à l’époque plusieurs élus et décideurs politiques impliqués dans la reconstruction de Tubuai après le passage dévastateur du cyclone Oli.

Les investigations ont toutefois démontré qu’il n’y avait eu ni détournement de fonds publics, ni escroqueries.  

Au final, seule Chantal Tahiata est donc renvoyée devant le tribunal correctionnel mais pour prise illégale d’intérêts. Pour l’heure, aucune date d’audience n’a encore été fixée.

En cas de condamnation, la représentante des Australes pourrait être frappée d’inéligibilité et perdre son mandat.

J-B. C. 

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