Congrès des communes J-2 : Rikitea prépare son « puputa »

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Ce dimanche, la moitié des participants au congrès des communes, délocalisé aux Gambier, est attendue. Mais la population et le syndicat pour la promotion des communes de Polynésie préparent ce rendez-vous depuis déjà plusieurs semaines...

Publié le 28/07/2019 à 13:56 - Mise à jour le 28/07/2019 à 16:53

Ce dimanche, la moitié des participants au congrès des communes, délocalisé aux Gambier, est attendue. Mais la population et le syndicat pour la promotion des communes de Polynésie préparent ce rendez-vous depuis déjà plusieurs semaines...

Rikitea a été entièrement nettoyée. L’île compte bien montrer l’exemple à ses visiteurs venus parler « protection de l’environnement » au 30ème congrès des communes. Artisans et associations s’activent également. Même la navette communale, qui fait le transit des passagers entre l’aéroport et l’île est ornée de plantes.

Et samedi, une vingtaine d’agents communaux se sont levés à l’aube pour procéder à l’ouverture du ahi ma’a et préparer le « puputa », recette traditionnelle propre à l’archipel, servie uniquement lors des grandes occasions : « On a commencé à 4 heures 30, il fallait ramollir les bananes. On était 8 agents, et on s’est répartis en deux groupes entre la cuisine centrale et le QG des élus », indique Adrien Paemara, président de l’amicale des agents communaux.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« Le puputa, c’est typiquement mangarévien. C’est une nourriture qu’on ne fait pas souvent, seulement dans les grandes occasions comme les mariages, les festivals… et là, on l’a préparé spécialement pour le congrès. Les agents, c’est la première fois que l’on fait cela avec l’aide de nos anciens, et nous sommes fiers qu’ils nous montrent leur savoir- faire. Comme on peut conserver le puputa longtemps, les pêcheurs en emmènent parfois lors de leurs campagnes de pêche. Parfois, quand ça rate, on est déçus, mais là, c’est bon » poursuit-il.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« La première base, c’est la banane, puis l’amidon, le sucre et le lait de coco. Le lait de coco, c’est l’ingrédient principal du puputa », précise Veiarii Taviri, secrétaire de l’amicale des agents. « Au total, nous avons utilisé 8 régimes de bananes pour constituer 22 a’i (les récipients en feuilles de auti dans lesquels cuit le puputa, NDLR). La cuisson dure deux fois 4 heures, dans un four traditionnel. On les retourne à mi-cuisson. Il y a normalement une règle pour déguster le puputa : il faut attendre trois jours avant de le manger, car il cuit encore, et il se transforme… On l’a préparé ce samedi pour mardi » précise-t-il.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)
(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les membres du syndicat pour la promotion des communes servent de testeurs… « C’est la première fois pour moi, je n’ai jamais goûté ça de ma vie, mais ça ressemble un peu au po’e et aussi au retia, en terme de texture », indique l’un des assesseurs du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF). « Mais la cuisson a été faite au four tahitien, la recette a pris le goût de la feuille. Je suis honoré que la population ait fait autant d’efforts pour nous. Nous sommes très touchés » poursuit-il.

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