Centre de mémoire des essais nucléaires, où en est le projet ?

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Depuis le début de la semaine, le Ministère national de la Culture accompagne le Pays. Consciente des inquiétudes des Polynésiens sur la place de l'Etat dans le projet, la déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires veut rassurer.

Publié le 17/12/2021 à 16:32 - Mise à jour le 17/12/2021 à 16:32

Depuis le début de la semaine, le Ministère national de la Culture accompagne le Pays. Consciente des inquiétudes des Polynésiens sur la place de l'Etat dans le projet, la déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires veut rassurer.

Mis en stand-by à partir de 2010, le projet de centre de mémoire des essais nucléaires a été relancé en 2017 et s’est vu impulser une nouvelle dynamique en 2021 grâce à l’opération Reko tika.

C’est sur un terrain cédé par l’Etat et situé à Papeete que sera érigé l’édifice. Concrètement, les diagnostics préalables et les études de structure sont achevés et une étude de programmation a été engagée. Les orientations générales du projet ont été validées en 2018 : « ce centre a pour vocation à transmettre l’Histoire des essais nucléaires vers les jeunes et à apporter un maximum d’informations au grand public », explique Yolande Vernaudon, déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires, « pour que chacun puisse forger son opinion sur cette période de notre histoire, ou pour mieux la connaître déjà. Et c’est après, par rapport à une définition plus précise de contenu, qu’on constate qu’il commence à y avoir des peurs, notamment des peurs de récupération ».

« C’est vraiment le Pays qui a la main sur cette affaire-là, mais il peut difficilement travailler seul« 

Yolande Vernaudon, déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires

En effet, certains craignent la mainmise de l’Etat sur ce futur centre. Des inquiétudes comprises par la déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires (DSCEN), qui rappelle toutefois que le Pays a la pleine maîtrise d’ouvrage du projet depuis 2019 : « c’est vraiment le Pays qui a la main sur cette affaire-là, mais il peut difficilement travailler seul. Il y a forcément un partenariat à avoir avec l’Etat, dans la mesure où c’est l’Etat qui a réalisé les essais nucléaires en Polynésie française ».

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Et ce partenariat se précise. Le Ministère national de la Culture travaille depuis le début de la semaine avec la DSCEN. Il fournira au Pays un accompagnement méthodologique tel qu’annoncé en novembre dernier par Patrice Latron, le directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Mémoire. Lors de sa venue au fenua pour la commission de suivi des conséquences des essais, il s’était montré rassurant sur les intentions de l’Etat : « on fera tout ce qu’on peut pour faciliter l’émergence de ce projet. Je pense que même si on essayait [ndlr : d’interférer dans les choix historiques qui seront présentés], le Pays ne l’accepterait pas et ce serait tout à fait normal ».

Parallèlement au centre de mémoire, le Pays a commandé un programme de recherches sur l’Histoire et les mémoires des essais nucléaires en Polynésie auprès de la maison des sciences et de l’Homme du Pacifique. Un colloque de débat et de restitution au grand public devrait se tenir en mai 2022.

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