Casse-tête électoral au Tapura

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Publié le 18/01/2018 à 23:07 - Mise à jour le 18/01/2018 à 23:07

Ce conseil politique du parti rouge, avec une centaine de ses membres les plus influents, est un peu le point de départ de sa campagne, même si elle est dans les esprits de tous les élus depuis plusieurs mois. Pendant deux heures, vendredi à la mairie de Pirae, Edouard Fritch et Nuihau Laurey ont d’abord exposé le bilan du gouvernement, l’analyse des résultats des dernières élections, et les grands axes du programme du parti, adopté « à l’unanimité » selon Edouard Fritch. 

Mais si les poids lourds du Tapura étaient là, c’est aussi pour connaître la stratégie du président dans la composition des listes. Il y a huit sections, avec une stricte parité. Autrement dit, un candidat sur deux doit être une femme, tout comme les têtes de listes dans au moins trois circonscriptions. 

Exemple de choix cornélien : la 2ème section, qui regroupe toutes les communes de l’Est et du Sud de Tahiti, de Mahina jusqu’à Paea : les hommes forts du parti, dans chacune de ces communes, peuvent réclamer une position éligible. Antonio Pérez, Damas Teuira et Patrice Jamet, Domingo Dauphin, Anthony Jamet, Tearii Alpha, Jacqui Graffe ou encore Putai Taae devront céder une place sur deux, et peut-être même la première de la liste, à des femmes, qui ont moins de poids électoral dans leur secteur. Ils ne seront donc pas tous en position éligible. 

Seule certitude, la première section, ou Edouard Fritch sera forcément tête de liste, et Michel Buillard probablement en troisième position. A l’issue de sa réunion, le président du Tapura (également président du Pays et maire de Pirae) donne deux autres indices sur les listes qui seront menées par des hommes : « Lorsque vous regardez la section des Australes, nous n’avons que des hommes maires, et si l’on veut que la liste soit portée… Lorsque l’on regarde la liste des Tuamotu de l’Est, les trois plus grosses communes sont entre les mains de maires Tapura Huiraatira qui ne sont que des hommes : je veux parler de Makemo, Hao et Rikitea ». Autrement dit, cela fait déjà trois sections dont les têtes de listes sont dévolues à des hommes, et le débat reste ouvert pour les deux qui peuvent encore être conduites par des hommes.

Pour l’heure, Edouard Fritch souhaite que chaque section réfléchisse à ses candidats, avant de les soumettre au parti. « Je serai obligé naturellement de trancher lorsque les choses ne s’aligneront pas comme les étoiles quand on a besoin de réussir quelque chose ».

En dehors de ce souci de parité, qui démontre que les femmes sont encore loin d’obtenir autant de poste à responsabilité politique que les hommes en Polynésie, il faudra satisfaire les désirs des nombreuses personnalités influentes du Tapura : celles qui ont suivi Edouard Fritch en quittant le Tahoeraa, les anciens chefs de petits partis qui se sont regroupés sous sa bannière, et peut-être quelques nouvelles têtes pour tenter de séduire les jeunes. 

Au Tahoeraa, c’est le pari de Gaston Flosse, qui a propulsé Tepuanui Snow comme porte-parole de son parti, et Kaiva Flosse comme chargé de communication. Les nouveaux visages auront sans doute plus de mal à émerger au Tapura, où chaque place sera très disputée. Pour conserver conserver l’avance que lui procure, sur le papier, ses 35 maires et ses 40 000 adhérents revendiqués, Edouard Fritch devra ménager toutes les susceptibilités et éviter les départs.

Vendredi soir, Jacquie Graffe a quitté la réunion deux heures avant la fin… pour aller voir un match de foot.
 

Mike Leyral

 

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