Barillot veut une loi Morin calquée sur le système américain

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Publié le 02/07/2016 à 9:02 - Mise à jour le 02/07/2016 à 9:02

Trois jours après  la commémoration des 50 ans du premier des 193 essais nucléaires français opérés sur le fenua, un projet de décret sera présenté à Paris, mercredi, par la ministre des Affaires sociales, lors d’une réunion de la commission consultative de suivi des essais nucléaires. Réunion à laquelle participeront le Président Edouard Fritch mais aussi les présidents d’associations Roland Oldham et père Auguste.

Bruno Barillot, le « monsieur nucléaire » du fenua, a confié à Tahiti Nui Télévision son souhait de voir les conditions d’éligibilité à l’indemnisation des essais nucléaires français calqués américains. « La loi américaine fonctionne sur ce principe de présomption, c’est à dire qu’il faut être atteint d’une des maladies de la liste et avoir été sur les sites ou à proximité des sites, c’est à dire ici, sur l’ensemble de la Polynésie. Dans la mesure où on remplit ces deux conditions, on est éligible pour une indemnisation et il y a une commission qui se réunit pour fixer le montant de l’indemnisation. »

En effet, aux Etats-Unis, 51% des demandes d’indemnisations des vétérans des essais réalisés dans le Nevada et 80% des demandes formulées par la population riveraine ont abouti, contre à peine 2% en Polynésie.

Concernant le devoir de mémoire,  Bruno Barillot, que la rumeur voudrait voir réintégré au poste de délégué polynésien pour le suivi des conséquences des essais nucléaires en Polynésie française, « pense qu’il faudrait qu’il y ait un lieu où toutes les générations polynésiennes puissent s’informer sur ce qui s’est passé pendant la période du CEP. Le déroulement des essais mais aussi ce que vivait la population polynésienne à cette époque.  » Il attend de pied ferme la création d’un musée, « Un lieu qui soit digne et qui soit aussi pris en charge par l’Etat puisque c’est une promesse de François Hollande. »

    Les indemnisations en chiffres

En tout le CIVEN  a examiné 1043 demandes d’indemnisations  dont moins d’une centaine formulées par des polynésiens. Le CIVEN a accordé 20 indemnisations dont 7 pour des Polynésiens. Les autres dossiers ayant été rejetés car les risques engendrés par les essais nucléaires étaient considérés comme « négligeables ». 

Chaque année, la France prévoit dans son budget 10 millions d’euros pour l’indemnisation des victimes des essais, mais elle ne débourse que 270 000 euros par an, en moyenne, depuis 2010, soit 2,7% des crédits alloués. 

Rédaction web (interview Thierry Teamo et Mike Leyral)
 

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