Assemblée : le président Brotherson présente les grands axes de sa mandature

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A l’occasion de la première séance de la session administrative de l’Assemblée, qui s’est déroulée ce vendredi, le président Moetai Brotherson a dévoilé, dans son discours, ses priorités pour les cinq années à venir. Il a notamment évoqué la nécessaire « autonomie alimentaire » de « Maohi Nui », la création « d’un statut particulier des victimes des essais nucléaires » à la CPS, ou encore la décentralisation des activités économiques et administratives au sud de l’île Tahiti pour décongestionner les routes de la zone urbaine.

Publié le 19/05/2023 à 12:54 - Mise à jour le 04/06/2023 à 12:10

A l’occasion de la première séance de la session administrative de l’Assemblée, qui s’est déroulée ce vendredi, le président Moetai Brotherson a dévoilé, dans son discours, ses priorités pour les cinq années à venir. Il a notamment évoqué la nécessaire « autonomie alimentaire » de « Maohi Nui », la création « d’un statut particulier des victimes des essais nucléaires » à la CPS, ou encore la décentralisation des activités économiques et administratives au sud de l’île Tahiti pour décongestionner les routes de la zone urbaine.

« Nous voulons, sur cette mandature, retrouver un peuple fier d’être lui-même, fier de ses racines, fier de sa diversité et de ses métissages (…)  Cette mandature ne sera pas, je l’espère, pareille aux autres », a lancé, en préambule de son discours, le président, avant de décliner les grands axes de sa politique à venir.

« Il y a une priorité (…) celle de nourrir son peuple. Cela passe par l’autonomie alimentaire. C’est la mission première de notre ministre du Secteur primaire (…) Elle passera par une réforme profonde de nos systèmes agricoles, de pêche et de notre culture de l’alimentation. Elle ne pourra pas se faire sans  faire participer l’éducation qui est un maillon essentiel pour que nos enfants (…) apprennent à mieux s’alimenter, apprennent à faire plus de sport. On va donner une place plus importante à l’activité physique dans le système éducatif », a-t-il annoncé.

« Autre défi » à venir, celui de la réforme de la Protection Sociale Généralisée (PSG). Le nouveau chef de l’exécutif a souhaité qu’elle se fasse « avec l’Etat ». « Je demanderai dans les jours qui viennent (…) la mise en place d’une mission de l’IGAS -L’Inspection Générale des Affaires Sociales, NDLR-et de l’IGF -l’Inspection Générale des Finances, Ndlr- pour nous accompagner ». Moteai Brotherson a, dans la foulée, annoncé la création « d’un statut particulier des victimes des essais nucléaires dans notre système de protection sociale ». « Nous ne pouvons pas faire l’économie de cette reconnaissance, ici, chez nous », a-t-il estimé. 

Sur le thème des grands travaux, le chef de l’exécutif a déclaré : « nous ne ferons plus du BTP pour le plaisir de faire du BTP. Faire des routes, des ronds-points, du bitumage, cela doit servir à développer le Pays. A cette condition-là, oui, la commande publique sera au rendez-vous ». La construction d’un aéroport international aux Marquises figure dans la liste des projets structurants. Mais il devra s’inscrire dans un « écosystème » et se faire en concertation avec les Hakaiki et la population de l’archipel.

« L’environnement, c’est le plus grand défi »

Moetai Brotherson a également appelé de ses vœux le développement, à terme, d’un « second pôle » au sud de Tahiti pour permettre une « décentralisation des activités économiques et administratives », estimant que la congestion des routes dans la zone urbaine de Papeete ne pouvait « plus durer ». Il a aussi fait part de sa volonté de « développer les archipels (…) si l’on ne veut pas continuer à concentrer tous les problèmes sur la seule île de Tahiti ».

Le président a, en outre, souligné avoir placé le ministère de la Culture et de l’Environnement en seconde position dans l’ordre protocolaire du gouvernement « pour la première fois dans l’histoire » du Pays. « L’environnement, c’est le plus grand défi auquel nous allons devoir faire face collectivement. Si, demain, les températures s’élèvent de 2 ou 3 degrés (…) c’est toute l’activité humaine, l’agriculture, la pêche, qui sera impactée. Il faut, aujourd’hui, réfléchir aux conditions de notre résilience (…) Evidemment, ce n’est pas la Polynésie avec ses 285 000 habitants qui fait basculer le climat. Mais tout de même, nous devons viser l’exemplarité. L’exemplarité, cela passe par la transition énergétique », a-t-il dit.

Sur tous ces sujets, le président a dit vouloir agir en concertation avec les organisations patronales, syndicales, les représentants des différents confessions religieuses mais aussi « les jeunes ».

« J’ai vraiment envie que l’on travaille ensemble », a-t-il ensuite lancé aux représentant de « la minorité ». « N’hésitez pas à me tirer gentiment les oreilles si vous pensez que je fais des bêtises (…) Nous reviendrons bientôt vers vous avec tout un train de mesures et de textes que vous aurez à examiner et qui, je l’espère, feront l’objet de débats riches, ouverts et productifs », a-t-il conclu.

Géros : « Réconcilier la population avec la fonction politique »

Avant Moetai Brotherson, c’est le président de l’Assemblée, Antony Géros, qui avait pris la parole. « Nous avons tous, ici, conscience du poids des responsabilités qui pèsent sur nos épaules en raison de la lourdeur de la tâche », a-t-il déclaré avant de présenter ses « priorités ».

La première consiste à « veiller » à ce que l’Assemblée demeure « un lieu (…) où les débats peuvent s’exercer librement dans une atmosphère sereine et apaisée ». « Il est essentiel que nous montrions l’exemple (…) C’est à ce prix que nous pourrons gagner le pari de réconcilier la population avec la fonction politique et lui redonner confiance dans l’action publique ».

La seconde priorité sera de « rendre notre institution plus performante et efficace », a-t-il ajouté en annonçant que les nouveaux représentants bénéficieront de formations pour être « mieux armés » dans leurs fonctions. Antony Géros souhaite aussi que l’Assemblée devienne « plus accessible » à la population grâce à des « échanges participatifs » avec les scolaires et le grand public.

Autre volonté du titulaire du perchoir : rendre l’institution « plus ouverte sur le monde » en renforçant les partenariats avec l’Assemblée Nationale, le Sénat, le congrès de Nouvelle-Calédonie, l’assemblée de Wallis et Futuna et, plus largement, toutes celles de la région Pacifique. « Dans le cadre de l’inscription de Maohi Nui sur la liste onusienne des pays et territoires non-autonomes, une délégation officielle de notre institution sera programmée afin de participer à la séance de la 4eme commission de l’Organisation des Nations-Unies devant se tenir à New-York dans la première semaine d’octobre », a-t-il également annoncé.

Pour finir, Antony Géros a assuré que le « rôle » de la majorité à Tarahoi « ne consistera pas à diriger l’action du gouvernement ». « Il trouvera, ici (…) le soutien d’une majorité forte, stable et unie».

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