À l’Assemblée nationale, Tematai Le Gayic dénonce la précarité des étudiants polynésiens

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Le plus jeune député de France était de retour sur les bancs de l'Assemblée nationale cette semaine. Tematai Le Gayic a pris la parole pour dénoncer une précarité étudiante grandissante et mettre en lumière les difficultés des jeunes polynésiens à poursuivre leurs études.

Publié le 19/07/2022 à 12:22 - Mise à jour le 19/07/2022 à 12:23

Le plus jeune député de France était de retour sur les bancs de l'Assemblée nationale cette semaine. Tematai Le Gayic a pris la parole pour dénoncer une précarité étudiante grandissante et mettre en lumière les difficultés des jeunes polynésiens à poursuivre leurs études.

D’après une publication de l’Institut de la statistique en Polynésie (ISPF), selon les années, entre 33 et 36 % des néobacheliers de Polynésie française poursuivent des études dans l’enseignement supérieur français, soit deux fois moins que dans l’Hexagone. Des chiffres qu’a rappelé Tematai Le Gayic mardi à l’Assemblée.

Le député indépendantiste pointe du doigt un système éducatif « pas adapté aux réalités polynésiennes. Nos étudiants font face à un manque et une inadaptation des filières proposées dans le Pays les obligeant à partir ou à choisir des filières par dépit ».

Autre problème selon le député : « une majorité d’étudiants polynésiens n’a pas les moyens financiers de partir en France poursuivre des études. Deux chiffres : Papeete-Paris, 18 000 km, 22 heures de vol, 2500 euros. Fatu Hiva Tahiti, une nuit de bateau, 4 heures de vol, 1000 euros. Qui plus est, nombre de jeunes n’ont pas accès à la bourse, ni aux prêts bancaires. Les bourses sont insuffisantes, ne dépassant pas les 500 euros. Et pour les prêts bancaires étudiants, le taux d’intérêt est à 3.9%, très au-dessus de ceux de France. Ainsi, quand on a de la chance que ces jeunes n’arrêtent pas leurs études, ils cherchent des petits boulots pour se nourrir, et sont parfois obligés se se prostituer. »

Tematai Le Gayic suggère la « mise en place d’un revenu d’autonomie de 120 000 Fcfp à destination des étudiants, baisse et gel du taux d’intérêt des prêts étudiants, élargissement des étudiants éligibles au Prêt garanti par l’Etat, augmentation de 50 à 75% de la prise en charge du billet d’avion au titre du dispositif passeport mobilité à destination des familles éligibles et élargissement des critères d’obtention à la prise en charge à 100% afin que plus de familles puissent en bénéficier Gauche démocrate et républicaine Précarité étudiante. »

La ministre l’Enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau, a remercié Tematai le Gayic de « remettre les problématiques de vie étudiante et de conditions de vie étudiante au coeur et plus particulièrement chez vous en Polynésie française. »

« De façon générale, le premier cycle va être une priorité dans la politique que l’on va revoir et en particulier le premier cycle en outre-mer et en Polynésie », a-t-elle déclaré avant de rappeler qu’elle a annoncé : « un projet de 11 millions d’euros qui a été attribué à l’université de la Polynésie française la semaine dernière, justement basé sur le premier cycle en particulier. Adapté à l’économie locale mais aussi aux enjeux de développement durables si importants dans votre île et au niveau de la Polynésie française. »

12 mois au lieu de 10 mois de bourse pour les étudiants polynésiens

Concernant l’aide à la vie étudiante, « il y a eu les aides que l’on a annoncées de façon conjoncturelle comme tous les étudiants. (…) Vous avez la revalorisation de 4% des bourses, mais effectivement pour les boursiers polynésiens, le fait qu’ils puissent avoir 12 mois par rapport à 10 mois classiquement pour profiter de ces bourses et lié soit aux difficultés insulaires, soit aux difficultés liées à l’éloignement et vous avez parlé des études faites en France. Sur ce point particulier, nous allons mener (…) des mesures volontaristes, sur les déplacements des étudiants polynésiens et aussi de la Nouvelle-Calédonie. Et pour la rentrée, nous avons ajouté deux points de charge pour les bourses, pour les étudiants surtout polynésiens et calédoniens, qui pourront être ajouté à la rentrée par rapport aux difficultés de l’éloignement. Et croyez moi nous allons suivre cela avec beaucoup d’attention comme l’ensemble des conditions pour la vie étudiante. »

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