4ᵉ commission de l’ONU : pour l’opposition, « il n’y a pas de nouveauté »

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Au lendemain de l’intervention devant le 4ᵉ Commission de l’ONU du président Moetai Brotherson et des leaders du Tavini Huiraatira, l’opposition se dit dubitative. Si Tepuaraurii Teriitahi se félicite de la position inchangée de la France, quant à la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser, elle considère qu’il « n’y a pas de nouveauté ». Pour Nicole Sanquer, les dissonances dans les interventions du chef de l’exécutif et des cadres du parti indépendantiste ne présagent pas d’un « dialogue serein » avec l’Etat.

Publié le 04/10/2023 à 15:05 - Mise à jour le 04/10/2023 à 15:06

Au lendemain de l’intervention devant le 4ᵉ Commission de l’ONU du président Moetai Brotherson et des leaders du Tavini Huiraatira, l’opposition se dit dubitative. Si Tepuaraurii Teriitahi se félicite de la position inchangée de la France, quant à la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser, elle considère qu’il « n’y a pas de nouveauté ». Pour Nicole Sanquer, les dissonances dans les interventions du chef de l’exécutif et des cadres du parti indépendantiste ne présagent pas d’un « dialogue serein » avec l’Etat.

Pour le Tapura Huiraatira, Tepuaraurii Teriitahi se félicite de la position adoptée par l’ambassadeur de France aux Nations Unies, lors de la 4ᵉ Commission : « Nous avons toujours considéré que la Polynésie ne devait plus être sur cette liste des pays à décoloniser (…) Après, pour le contenu, il n’y a pas de nouveauté. Avant, la France faisait comprendre son message par son absence sur les chaises. Aujourd’hui, ils ont siégé, mais le message est le même : la France considère que l’ONU n’a pas à se mêler de quoi que ce soit dans les relations entre la France et la Polynésie. Les discussions doivent se faire entre nous ».

La représentante non-inscrite Nicole Sanquer dit pour sa part avoir « suivi de loin les débats ». « Nous sommes plus préoccupés par la situation des Polynésiens en Polynésie française et nous pensons que l’ONU ne règlera aucun des problèmes de Polynésiens, ici ». L’élue ajoute avoir « apprécié » l’intervention de l’ambassadeur de France qui a « clarifié » la position du gouvernement central. « On retient le fait que la France ne change pas de cap », souligne-t-elle.

Les deux représentantes disent, en outre, avoir constaté des dissonances dans les discours et interviews de Moetai Brotherson, d’Antony Géros et d’Oscar Temaru. « On voit deux interprétations différentes avec un président du Pays qui voit dans cette fin de non-recevoir de l’Etat un début de dialogue et, de l’autre côté, évidement, le parti Tavini qui est un peu outré de la position de la France. Nous ne voyons pas comment un dialogue serein peut être instauré suite à ces différents discours », estime Nicole Sanquer.

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« Ils n’ont pas l’air d’accord »

Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura.

« Ils n’ont pas l’air d’accord sur ce qu’ils attendent », abonde Tepuaraurii Teriitahi, « les uns veulent nous amener à une indépendance radicale le plus vite possible, et les autres, donc le président Brotherson, semble vouloir rester aux côtés de la France (…) On va voir où cela va nous mener ».

Quant à l’appel d’Oscar Temaru qui, sur TNTV, a déclaré souhaiter que l’ensemble des Polynésiens se rejoignent sur la question de l’indépendance pour avoir une « majorité absolue », la représentante Tapura rebondit : « Comme nous le disons depuis un moment, quand on analyse les résultats des dernières élections territoriales, le Tavini Huiraatia a, certes, gagné les élections, mais avec 64 000 voix. Quand on regarde les partis autonomistes, certes divisés, on a plus de 81 000 voix (…) L’espoir du président Temaru, c’est qu’il y ait une élection où les indépendantistes obtiennent plus de 50 % des voix (…) C’est un vœu pieux (…) Les Polynésiens ont bien compris l’intérêt d’un partenariat avec l’État ».

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