Victime de violences conjugales, elle demande son bourreau en mariage en pleine audience

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Un homme de 38 ans a été jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel ce lundi après-midi pour avoir frappé sa conjointe, enceinte de 6 mois, et l’avoir menacé de mort. Pas rancunière, la victime a profité de ce passage au tribunal pour demander la main de son agresseur en pleine audience

Publié le 22/03/2021 à 19:40 - Mise à jour le 23/03/2021 à 8:36

Un homme de 38 ans a été jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel ce lundi après-midi pour avoir frappé sa conjointe, enceinte de 6 mois, et l’avoir menacé de mort. Pas rancunière, la victime a profité de ce passage au tribunal pour demander la main de son agresseur en pleine audience

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » écrivait Blaise Pascal dans ses Pensées. L’adage n’a pas pris une ride, et l’audience de comparution immédiate du tribunal correction cette après-midi en a apporté une nouvelle preuve. Faairi T., un homme de 38 ans doit répondre d’actes de violences et de menaces de mort sur sa conjointe, alors que cette dernière donnera naissance à leur premier enfant au mois de juillet. Faairi T. est décrit comme possessif et jaloux et il ne supporte pas que sa moitié n’ait toujours pas divorcé de sa précédente relation. La semaine dernière, la femme explique à Faairi que le chemin des deux hommes pourrait se croiser au tribunal où ils sont convoqués le même jour. La future mère espère que son nouvel homme ne créera pas de scandale ce jour-là. Il n’aura pas à attendre autant de temps. Cette idée l’énerve et il arrache les pieds de paka dans son jardin pour les jeter à la figure de sa moitié, avant de passer au cran supérieur en lui assénant plusieurs coups avec une planche en bois. Un peu plus tard, il frappe la victime avec son sac à main. Un stylo qui en dépasse la blesse à l’œil. Lorsque Faairi voit le regard ensanglanté de sa partenaire, il finit par stopper ses coups.

« Des cocos qui blessent l’égo »

La victime attend que son bourreau s’endorme et va trouver refuge chez son ex-mari, où vivent ses filles. « Je continue d’aller chez mon ex-mari pour entretenir un lien avec mes filles. Mais Faairi se fait des films à chaque fois. »

Ce dernier ne tarde pas à deviner ou sa moitié a disparu et arrive au domicile de l’ex-mari pour récupérer sa promise. Pour se montrer convaincant, il brandit un coupe-coupe et menace de la tuer si elle ne rentre pas avec lui, « comme un maître qui vient chercher son chien », a rapporté un témoin de la scène. « Ces menaces n’étaient pas sérieuses » se défend Faairi T, « Je ne supporte qu’elle soit encore mariée. » Ces coups ne sont pas les premiers et ont déjà fait l’objet de plaintes.

« Que faut-il faire pour que vous cessiez ces violences ? », s’interroge la présidente du tribunal. « Il faut qu’elle règle ce truc. Cela fait 4 ans que c’est comme cela, c’est toujours pareil », lui répond Faairi, la conscience tranquille. Sa victime semble plus touchée par la culpabilité lorsqu’elle vient parler à la barre. « Je suis bipolaire. Je lui lance des cocos qui blessent son égo. J’ai tendance à le pousser à bout. Mais je ne veux pas me séparer, je veux qu’il voit un psy. Nuutania, ça lui a remis les pendules à l’heure. »

Elle sollicite ensuite la présidente du tribunal pour parler à Faairi. « Je te pardonne. Veux-tu m’épouser ? », lui demande-t-elle avant de fondre en larme comme une candidate de télé-réalité. « C’est un peu inapproprié » remarque la présidente. La procureure, elle, est bouche bée. « C’est le summum. Alors que la victime porte encore les stigmates de ses violences, elle le demande en mariage. Je vais encore passer pour la méchante, mais je ne vais pas permettre que l’on organise ce mariage prestement. Faairi ne cerne pas ce qui lui est reproché. Il considère la victime comme un animal de compagnie. »

Elle requiert 2 ans de prison dont 6 mois de sursis et l’obligation de suivre des soins contre son addiction au paka. Des réquisitions suivies par les juges qui ont également interdit au couple d’entrer en contact, « pour protéger la victime d’elle-même ». Le mariage devra attendre, Faairi a été conduit en détention à l’issue de l’audience.

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