Un moniteur de plongée jugé pour la mort accidentelle d’une touriste

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Un moniteur de plongée était à la barre du tribunal correctionnel ce mardi pour la mort d’une touriste japonaise qu’il encadrait lors d’une sortie en juillet 2014 à Rangiroa. L’homme est accusé d’homicide involontaire pour ne pas avoir respecté des obligations de sécurité. Ce que le moniteur, encore marqué par cette tragédie, conteste.

Publié le 04/05/2021 à 16:43 - Mise à jour le 04/05/2021 à 16:43

Un moniteur de plongée était à la barre du tribunal correctionnel ce mardi pour la mort d’une touriste japonaise qu’il encadrait lors d’une sortie en juillet 2014 à Rangiroa. L’homme est accusé d’homicide involontaire pour ne pas avoir respecté des obligations de sécurité. Ce que le moniteur, encore marqué par cette tragédie, conteste.

Un tragique accident ou une mort consécutive à divers manquements de sécurité ? C’est la question que devront trancher les magistrats du tribunal correctionnel chargés d’étudier le dossier de la mort d’une jeune touriste japonaise.

Le 27 juillet 2014, au lendemain de leur arrivée en Polynésie, elle et son mari s’étaient rendus dans un club de plongée de Rangiroa pour aller contempler la faune marine de la passe de Tiputa. Tous deux étaient de niveau 1, mais la jeune femme avait tout de même 160 plongées à son actif.

Leur niveau leur interdisait cependant de dépasser les 29 mètres de profondeur. Sauf que grisé par les paysages, le mari avait franchi ce seuil pour prendre quelques photos. Le moniteur avait dû le rattraper, quittant du regard l’épouse. Quelques instants plus tard, il découvrait celle-ci sans masque et sans détendeur. Et malgré son intervention, puis un massage cardiaque en surface, elle n’a pas pu être réanimée.

Pour l’accusation, le moniteur a une responsabilité dans ce décès pour être descendu au-delà de la profondeur réglementaire et ne pas avoir suivi constamment la victime. « Il y a une impression de flou, de laisser-aller. (…) L’appréciation de leur niveau n’a pas été bonne », a estimé le procureur pour qui il y a eu un « manquement délibéré aux obligations de prudence ».

Pour le moniteur, si cet accident est le « drame de -sa- vie », il estime ne pas avoir manqué de jugement. Son avocat a plaidé la relaxe.

« Ce n’est pas le chef de palanquée qui a décidé de descendre au-delà des 29 mètres, mais c’est bien le mari de la victime, indique Me François Quinquis, l’avocat du moniteur et du club de plongée. De surcroît, et surtout, on doit considérer qu’il n’y a aucun lien de causalité de démontré entre ce dépassement de la profondeur et l’accident. Malheureusement, lorsque le masque laisse passer un petit peu d’eau, et contrairement à ce que le tribunal a pu indiquer, on panique très vite. On peut avoir 160 heures de plongée, j’ai fais moi-même de la plongée sous-marine quand j’étais plus jeune, je peux vous certifier qu’on est très mal lorsqu’on commence à boire la tasse. »

Le procureur estime lui que les manquements sont constitués. Il a donc requis 18 mois de prison avec sursis contre le moniteur, et une amende de 5 millions de Fcfp pour le club de plongée. Le tribunal rendra sa décision le 1er juin. Reste qu’il y avait un grand absent ce matin au procès : le mari de la victime qui n’était ni présent, ni représenté.

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