Un an de prison ferme pour l’homme qui a pointé un avion d’Air Tahiti au laser

Publié le

L’homme qui a pointé avec un laser un avion d’Air Tahiti, dimanche, a été condamné, ce jeudi, à un an de prison ferme pour entrave à la circulation d’un aéronef. Présent à l’audience, le commandant de bord de l’appareil a expliqué que ce type d’incidents était « fréquent » et a dit souhaiter que ces lasers soient interdits à la vente en Polynésie.

Publié le 14/09/2023 à 18:32 - Mise à jour le 14/09/2023 à 18:58

L’homme qui a pointé avec un laser un avion d’Air Tahiti, dimanche, a été condamné, ce jeudi, à un an de prison ferme pour entrave à la circulation d’un aéronef. Présent à l’audience, le commandant de bord de l’appareil a expliqué que ce type d’incidents était « fréquent » et a dit souhaiter que ces lasers soient interdits à la vente en Polynésie.

Comme TNTV le rapportait mardi, cet individu de 30 ans a été jugé, ce jeudi, dans le cadre d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel. L’ATR de la compagnie domestique locale effectuait la liaison Rangiroa/ Tahiti et se trouvait en phase d’approche sur l’aéroport de Faa’a lorsque le commandant de bord et sa copilote se sont rendu compte qu’ils étaient visés par le faisceau lumineux.

« Le danger, c’est l’aveuglement dans une phase de vol critique, la plus critique : l’atterrissage. Cela crée une lumière verte, un flash, dans le cockpit. Si on a le malheur de regarder le rayon, cela peut créer des dommages corporels (….) un hématome de l’œil », a témoigné le commandant de bord.

Le pilote a ajouté que cet incident lui était « déjà arrivé plusieurs fois » ces dernières années. « C’est fréquent. Il faudrait interdire l’importation de ces lasers », a-t-il ajouté.  

Autre partie civile au procès : la compagnie Air Tahiti, représentée par son avocate. Celle-ci a confirmé les dires du pilote. « Il y a une recrudescence de ce genre de comportements et cela représente un réel enjeu de sécurité. Un ATR transporte environ 80 personnes. On peut avoir des accidents irréparables (…) Air Tahiti attend une réponse pénale dissuasive. C’est très grave », a martelé Me Maya Neti-Piriou.

« Un geste un peu crétin »

D’autant que si ces incidents sont réguliers, mettre la main sur leurs auteurs est, en revanche, beaucoup plus rare, en raison de la difficulté de les localiser et de les identifier, comme l’a relevé le procureur dans ses réquisitions.

Avant de pointer l’aéronef, dimanche, le prévenu, père célibataire, avait ciblé un équipage de la police municipale de Pirae. Tout ça, « pour s’amuser », a-t-il dit. « Si l’avion était tombé, vous auriez fait quoi ? (…) Vous auriez tué 80 personnes », l’a tancé le président du tribunal. « Ce que j’ai fait, c’était pas bien. Je regrette », a fini par concéder le trentenaire.  

Son avocat, Me Sylvain Fromaigeat, a demandé au tribunal que son client ne soit pas condamné « pour l’exemple » : « Il n’a pas supposé une seule seconde que cela pouvait représenter un danger. Il a eu un geste un peu crétin. Il n’a pas voulu faire de mal »

L’homme, déjà très défavorablement connu de la justice, pour des vols notamment, a finalement écopé d’une année ferme de détention, conformément aux réquisitions du parquet.

Dernières news

Activer le son Couper le son