Trafic d’Ice : vous pouvez tout perdre

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En Polynésie, un dealeur d’Ice peut gagner jusqu’à 1 million de Fcfp en une semaine. Ce qui incite de plus en plus de Polynésiens à se livrer à cette activité illicite. Mais la sanction peut faire très, très mal. En plus des peines de prison, vous pouvez vous faire saisir tous vos biens, et ceux de votre famille aussi.

Publié le 07/02/2021 à 16:05 - Mise à jour le 07/02/2021 à 16:06

En Polynésie, un dealeur d’Ice peut gagner jusqu’à 1 million de Fcfp en une semaine. Ce qui incite de plus en plus de Polynésiens à se livrer à cette activité illicite. Mais la sanction peut faire très, très mal. En plus des peines de prison, vous pouvez vous faire saisir tous vos biens, et ceux de votre famille aussi.

Le parquet général de Papeete estime à 10.000 le nombre de consommateurs d’Ice en Polynésie. Un tiers des détenus de Nuutania et Tatutu le sont pour trafic de stupéfiants. Ces deux chiffres démontrent l’ampleur du fléau. Depuis 2010, la justice dispose d’une nouvelle arme contre le trafic. Lors des procès d’Ice, elle peut prononcer une peine complémentaire de confiscation des avoirs. En clair, tous les biens peuvent être saisis même s’ils n’ont pas été financés par l’argent de l’Ice.

« Effectivement, on peut confisquer ce patrimoine, quand bien même les fonds qui ont financé le patrimoine en question est d’origine licite. C’est ça qui est important de retenir, explique le procureur Hervé Leroy. Ça veut dire que le trafiquant d’Ice qui décide de se lancer dans le commerce de la drogue pour réaliser des bénéfices substantiels, il faut qu’il soit convaincu qu’il va perdre ses biens, notamment ses biens familiaux. Concrètement : un terrain, y compris en indivision, une maison à usage d’habitation, une maison familiale. »

Le montant des biens saisis doit être équivalent aux bénéfices du trafic de drogue et aux bénéfices qu’il aurait pu générer. Pour ces saisies, le tribunal dispose d’une arme très efficace : le Groupement Interministériel de Recherches (GIR). Il opère sur saisine du parquet et du juge d’instruction.

« Nous identifions les mis en cause avec l’aide des enquêteurs au côté desquels nous sommes saisis, puis nous faisons l’état de son patrimoine, tous ses comptes en banque, ce qu’il possède, ses terres, ses maisons, ses véhicules, ses biens, détaille le lieutenant colonel Yann Wanson, commandant du Groupement Interministériel de Recherches. Ça peut se faire aussi au moyen de surveillance discrète. Nous ne restons pas dans nos bureaux en permanence, nous allons aussi sur le terrain et nous sommes présents sur les phases d’interpellation et de perquisition au côté des unités d’intervention et des enquêteurs. »

Le GIR dispose de moyens renforcés avec 7 nouveaux agents depuis 2019 et des partenariats avec les banques, les institutions et même les polices étrangères, notamment américaines, australiennes, néo-zélandaises et européennes. En 2020, le GIR a saisi pour 115 millions de Fcfp d’avoirs criminels liés à l’Ice.

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