La semaine dernière, le Tavini Huira’atira avait dénoncé le choix de la date du 27 février, à l’approche des élections territoriales. Mais Oscar Temaru ne souhaite pas un nouveau renvoi, l’affaire pesant depuis longtemps sur lui et sa famille, selon le parti.
Pour Me David Koubi l’un des avocats d’Oscar Temaru, l’affaire est sans aucun doute politique : « Je le dis de manière très précise et avec force : à chaque fois qu’Ocar Temaru a obtenu des choses sur la scène locale, nationale ou internaitonale, l’enquête du ministère public s’est activée puis réactivée. On a jusqu’à deux ans et demi où il ne se passe rien dans le dossier. Mais dès que Oscar gène, parce qu’il gène les autorités françaises, il faut comprendre ça, eh bien on se sert du ministère public pour lui faire sentir cette pression et venir l’encombrer. » Me Kouby déclare que « le premier procureur avait rendu un rapport qu’on nous cache où il n’y avait pas d’infraction qui était commise dans le même dossier. Ce qui est étonnant. »
« Qu’un rapport ne figure pas dans un dossier, ça peut arriver et en général quand on le demande, on nous le donne. Et honnêtement, la première fois qu’on l’a demandé, on pensait qu’on allait nous le donner sans difficulté. Non suelement on ne nous le donne pas, mais on fait tout pour ne pas nous le donner (…) On nous enlève une pièce qui permet certainement d’apporter la preuve de l’innocence de nos client », déclare quant à lui Me Vincent Dubois, avocat de Vito Maamaatuaiahutapu, ancien président de l’association Radio Tefana. « On ne demande ni plus ni moins que l’application de la loi à l’égard de ceux qui sont présentés ».
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Si tous ont demandé la relaxe pour leurs clients, Me Vincent Dubois estime que la relaxe ne viendra pas. Pour l’avocat, le dossier est « corrompu depuis le premier jour ».
Me Millet, autre avocat d’Oscar Temaru, estime en effet que le procès va plus loin que Radio Tefana. L’Etat empêche Oscar Temaru d’être « défendu normalement correctement », et le poursuit parce que « il partage ses idées d’anti-nucléaire, cette volonté de sensibiliser le peuple polynésien à son droit à l’auto-détermination. Et l’Etat français cherche à travers ce procès à empêcher ce droit à l’information, à empêcher cette liberté d’expression et cette liberté de la presse. »
« Certains hommes politiques ont voulu faire un amalgame entre Rafio bleue, Radio Maohi, où on était en présence d’organes de propagande politique pour des partis politiques, pour des hommes politiques, à des fins électorales, alors que Radio Tefana n’a rien à voir avec cela », estime Me Millet.
Le procès pourrait se tenir sur 5 jours.