Radio Tefana : les appelants à la barre au deuxième jour de procès

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Deuxième jour du procès Radio Tefana. Ce mardi, la phase active a débuté, avec l'appel à la barre d'Oscar Temaru, Vito Maamaatuaiahutapu et Heinui Le Caill. Ils sont revenus sur leur engagement politique et le rôle de la radio. Radio présentée comme "engagée" de part et d'autre. La cour a cherché à déterminer à quel niveau cet engagement pouvait être politique, et quels étaient les liens entre la radio, la mairie et le parti...

Publié le 28/02/2023 à 16:42 - Mise à jour le 01/03/2023 à 10:35

Deuxième jour du procès Radio Tefana. Ce mardi, la phase active a débuté, avec l'appel à la barre d'Oscar Temaru, Vito Maamaatuaiahutapu et Heinui Le Caill. Ils sont revenus sur leur engagement politique et le rôle de la radio. Radio présentée comme "engagée" de part et d'autre. La cour a cherché à déterminer à quel niveau cet engagement pouvait être politique, et quels étaient les liens entre la radio, la mairie et le parti...

Deuxième jour de procès, ce mardi, de l’affaire Radio Tefana. L’audition des appelants s’est déroulée dans l’après-midi. « Ce n’était pas évident d’informer la population à l’époque, explique Vito Maamaatuaiahutapu, ancien président du conseil d’administration de la radio. Il fallait trouver des informations. On n’en n’avait pas ici. Les travailleurs de Moruroa ne pouvaient pas nous parler. (…) Si on me dit que ce travail d’informations, c’est de la propagande : où commence la propagande ? (…) On veut nous punir pourquoi ? Pour avoir informé la population ? Sur les essais ? Sur ses droits ? »

« Nous n’étions pas des professionnels, nous n’étions pas des journalistes, précise-t-il. Il a fallu faire avec, apprendre, se former. Nos amis de RFO nous ont un peu aidés. »

Heinui Le Caill, président de l’association Radio Tefana présente quant à lui Radio Tefana comme une « école ». « On n’a pas fait d’école de journalisme, mais on valorise la langue et la culture, et d’ailleurs, d’autres médias recrutent leurs journalistes chez nous ! »

La défense continue à mettre en avant l’absence d’éléments probants, et notamment de bandes sons démontrant la propagande dont est accusée la station bleu et blanc. Pour Me Koubbi, l’avocat parisien du tavana : en France métropolitiaine, un tel dossier n’existerait pas.

Durant la séance, le président demande : « J’ai lu des témoignages d’employés qui parlaient de radio du Tavini. Est-ce le cas ? » ce à quoi Vito Maamaatuaiahutapu répond : « Oui ! Nous sommes une commune indépendantiste et anti-nucléaire. »

« Je n’ai pas commis d’infraction »

Oscar Temaru

Sur les liens entre la mairie et la radio : « Oui » il y en a déclare Heinui Le Caill. « Parce que c’est la radio communale. Te Reo O Tefana, veut dire la radio de Faa’a. Depuis les années 2000 on a une convention avec la commune, on a des émissions communales, des plages spécifiques pour la diffusion des messages de la commune et on travaille main dans la main avec le service de communication de la commune puisqu’on est son service de communication radiophonique. La population de Faa’a qui est de 29 000 habitants écoute Radio Tefana pour savoir ce qui se passe dans la commune. (…) Il n’y a pas d’émission politique, de jingle ou de bourrage de crâne des gens en leur disant d’aller voter Oscar, d’aller voter Tavini. »

La semaine dernière, le Tavini dénonçait le choix de la date du procès, à deux mois des élections territoriales. Mais Oscar Temaru n’a pas souhaité un nouveau renvoi de l’affaire. Ce mardi, le maire de Faa’a a dit espérer avoir enfin des réponses à ses questions : « Je n’ai pas commis d’infraction, je veux être jugé dans cette affaire. On veut savoir la vérité, où est-ce qu’on veut en venir. Quand j’écoute madame la procureur, on a l’impression qu’on m’a ménagé parce que j’étais en voyage… Ce n’est pas tout à fait comme ça. Quand l’officier de gendarmerie, le capitaine est venu à la mairie, je lui ai dit « capitaine on peut le faire ici ? ». Il m’a dit « Non, venez à la gendarmerie, vous allez voir : ce sera une question d’une heure ou deux ». Et j’arrive à la gendarmerie le lendemain matin, on me dit : « vous êtes en garde à vue. »« 

La journée s’est terminée par l’audition des témoins. Le procès va se poursuivre mercredi.

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