Procès Sarah Nui 2 : 25 prévenus pour 40 kilos d’ice

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C’est un procès d’importance qui s’est ouvert ce lundi matin au tribunal : celui de Tamatoa Alfonsi et de 24 autres prévenus. Des hommes et des femmes accusés à des degrés divers d’avoir importé plusieurs dizaines de kilos d’ice en Polynésie en à peine deux ans. L’un des plus gros trafics jamais mis au jour localement, et auquel étaient mêlés les cartels mexicains. Le récit de cette première journée d’audience.

Publié le 28/09/2020 à 16:34 - Mise à jour le 29/09/2020 à 15:49

C’est un procès d’importance qui s’est ouvert ce lundi matin au tribunal : celui de Tamatoa Alfonsi et de 24 autres prévenus. Des hommes et des femmes accusés à des degrés divers d’avoir importé plusieurs dizaines de kilos d’ice en Polynésie en à peine deux ans. L’un des plus gros trafics jamais mis au jour localement, et auquel étaient mêlés les cartels mexicains. Le récit de cette première journée d’audience.

C’est sous bonne escorte des gendarmes que les prévenus détenus dans ce dossier, dont le cerveau présumé du trafic, sont arrivés en début de matinée au palais de justice.

Un déploiement de force pour un procès hors norme. 25 personnes comparaissent pour un vaste trafic international d’ice. Des mules aux boss locaux, en passant par les nourrices, les hommes de main et celui qui était au sommet de la pyramide selon l’accusation, Tamatoa Alfonsi.

Depuis Tijuana, cet homme de 42 ans, aurait inondé la Polynésie de méthamphétamine jusqu’à son interpellation. Des faits qu’il reconnait en grande partie.

C’est également le cas de la plupart des autres mis en cause, à l’instar de Franckie Tumahai, un homme impliqué dans de multiples dossiers d’ice ces dernières années. Lassé de l’accumulation de ces affaires, il dit aujourd’hui vouloir coopérer avec la justice. « Il a pris conscience que son comportement n’était plus le bon, qu’il allait rester encore très longtemps en détention, (…) et que toute sa famille allait être impactée par tout ça, ne serait-ce que par rapport aux saisies qui sont faites à cause du trafic d’ice » explique Me Karina Chouini, son avocate.

Maitai Danielson, présenté comme le bras droit d’Alfonsi nie, lui, catégoriquement son implication. « Je n’ai rien à voir avec ce trafic », a-t-il assuré depuis son box. Et ce, malgré les accusations des autres prévenus et des écoutes téléphoniques recueillis par les enquêteurs.

Alors vérité, tentative de dissimulation ou craintes de représailles ? Car dans ce réseau, certains de ses membres assurent avoir été violentés. « Il y a des pressions, c’est clair, et certains prévenus l’ont encore rappelé expressément ce matin. Non seulement des pressions, mais aussi des violences déjà subies » déclare Me Laurent Curt, avocat de deux prévenus.

Dans ce dossier, ce qui a frappé les enquêteurs, c’est le niveau de professionnalisme des principaux mis en cause. De jeunes Polynésiens qui au fil du temps sont parvenus à nouer de solides contacts avec les cartels mexicains et la grande criminalité. Au final, ce réseau aurait importé pas moins de 40 kilos d’ice en 2017 et 2018 en Polynésie. Compte tenu du nombre de prévenus et de l’épaisseur du dossier, deux semaines d’audiences ont été programmées.

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