Si Tamatoa Alfonsi et Maitai Danielson sont présentés comme les têtes pensantes de ce trafic international d’ice, d’autres protagonistes ont localement joué un rôle de premier plan, tel Gilles Morat. Crâne rasé et tatouage dans le cou, cet homme de 41 ans a expliqué à la barre comment il s’y prenait pour faire entrer la drogue en Polynésie.
Des mules étaient ainsi envoyées auprès d’Alfonsi au Mexique, des millions plein les valises, pour revenir avec des centaines de grammes d’ice cachés dans leurs effets. Comme au cours de ce voyage en 2018 où la mule avait fait passer 1,2 kg de méthamphétamine dans des planches de surf.
Des explications qui démontrent pour son avocat, Me Laurent Curt, que le quadragénaire a décidé de jouer cartes sur table : « Il a donné tous les détails qui lui étaient demandés par le tribunal parce qu’il est aujourd’hui dans une logique participative avec la justice. Il souhaite être jugé sur ce qu’il a fait puisque manifestement, aujourd’hui, il a changé d’optique. Et je pense que pour le restant de ses jours, il a pris de bonnes résolutions ».
Il faut dire que pour ce qui est du trafic, son client a souvent joué de malchance. Un colis de drogue qu’il s’était envoyé à lui-même depuis les États-Unis a été intercepté par la douane. Et l’une de ses mules revenant du Mexique a été interpellée à l’aéroport de Los Angeles. « En ce qui concerne les mules, effectivement il y a eu beaucoup de loupés parce qu’elles étaient recrutées au dernier moment, et ce n’était pas des bonnes recrues » poursuit l’avocat.
Et même une fois la drogue arrivée à Tahiti, rien n’était joué. Gilles Morat a ainsi raconté s’être fait très rapidement dérobé par d’autres dealers le kilo d’ice qu’il était parvenu à importer. Après des négociations musclées avec ses voleurs, il récupérera finalement moins d’un quart du produit.
Le procès se poursuit demain avec les auditions des autres prévenus.