Les faits étaient arrivés aux oreilles des gendarmes lors d’une opération de prévention des militaires dans un collège de Tahiti. A l’issue de cette rencontre, l’une des élèves leur a révélé qu’un de ses oncles s’en était pris à elle par trois fois, quelques années plus tôt. La première agression remontait à ses 11 ans, alors que lui en avait environ 25.
Placé en garde à vue, l’oncle a reconnu intégralement les faits. S’il a fait part de ses excuses, de sa « honte », et du fait qu’il avait songé à mettre fin à ses jours, il s’est aussi enfermé dans le déni.
« A chaque fois que je passais le week-end, elle me collait un peu (…) Un soir, elle est venue dormir sur mon lit. J’ai compris son message (…) Je me sentais provoqué », a-t-il entre autres déclaré malgré le fait que le président lui a rappelé à plusieurs reprises que la petite n’avait que 11 ans.
« Je commençais à ressentir de sentiments. J’achetais tout ce qu’elle me demandait au point de lui laisser ma carte bancaire », a-t-il encore lancé en guise de justifications. Interrogé sur ses relations actuelles avec son frère et sa belle-sœur, parents de la victime, il a aussi assuré les revoir occasionnellement. « On est resté sur de bonnes bases. On essaye d’oublier l’histoire », a-t-il osé.
Car ses propos ont fait bondir la mère de l’adolescente : « Quand j’entends ce qu’il dit, j’ai l’impression que c’est ma fille qui le chauffait. Elle avait 11 ans ! Elle est traumatisée. Elle essaye de se reconstruire. Tout ce que je souhaite, c’est une mesure d’éloignement pour les enfants. Honnêtement, je n’ai pas oublié. Je ne lui ai pas pardonné ».
« Une jeune fille de cette âge-là, ne peut pas être provocante sur le plan sexuel », a renchéri le procureur, « ce n’est que dans l’esprit du mis en cause pour tenter de se dédouaner des faits qu’il a commis ».
L’oncle a finalement écopé d’une peine de 3 ans de prison dont deux années assorties du sursis. Il a également interdiction d’avoir le moindre contact avec sa jeune victime et il devra lui verser 200 000 francs de dommages et intérêts. Son nom sera en outre inscrit au registre des délinquants sexuels.