Oscar Temaru convoqué mardi à la gendarmerie pour ses frais de justice de l’affaire Radio Tefana

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Le maire de Faa'a, Oscar Temaru, et son premier adjoint Robert Maker sont convoqués mardi prochain à la gendarmerie. Une enquête préliminaire a été ouverte pour détournement de fonds publics et recel, au sujet de la prise en charge par le conseil municipal de Faa'a des frais de justice d'Oscar Temaru dans le cadre de l'affaire Radio Tefana.

Publié le 22/05/2020 à 15:23 - Mise à jour le 06/08/2020 à 9:11

Le maire de Faa'a, Oscar Temaru, et son premier adjoint Robert Maker sont convoqués mardi prochain à la gendarmerie. Une enquête préliminaire a été ouverte pour détournement de fonds publics et recel, au sujet de la prise en charge par le conseil municipal de Faa'a des frais de justice d'Oscar Temaru dans le cadre de l'affaire Radio Tefana.

Oscar Temaru est convoqué mardi à la gendarmerie pour recel de fonds publics et son premier adjoint Robert Maker pour détournement de fonds publics. Le procureur Hervé Leroy, « de sa propre initiative ou sur ordre » s’interroge le maire de Faa’a, a ouvert une enquête préliminaire suite à l’attribution de la « protection fonctionnelle » à Oscar Temaru dans le cadre de l’affaire Radio Tefana.

En effet, c’est le conseil municipal de Faa’a qui avait supporté ses frais de justice, un peu plus de 10 millions de francs pour payer ses deux avocats, le Parisien Me Koubbi et son conseil local Me Jourdainne. L’indépendantiste étant poursuivi en qualité de maire, son conseil municipal avait voté à l’unanimité d’accorder cette protection fonctionnelle.

« Cette décision du conseil municipal de Faa’a a été validée par le contrôle de légalité a posteriori du haut-commissaire du gouvernement français qui ne l’a pas contestée en la déférant au tribunal administratif, faisant qu’elle a été, de fait, validée et reconnue comme étant parfaitement légale », précise Oscar Temaru.

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le tavana en est persuadé, ce sont ses actions en faveur de l’inscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU et sa plainte pour crime contre l’humanité déposée en octobre 2018 au tribunal international de La Haye contre l’actuel et les anciens présidents de la République française qui ont entraîné cette nouvelle procédure.

« Dois-je rappeler la déclaration de Mme Girardin tout de suite après, disant que la France se défendra, la France ne se laissera pas faire ? », a-t-il appuyé. « C’est de l’abus de pouvoir, du harcèlement et de l’acharnement sur une personne qu’on veut démolir, qu’on veut assassiner politiquement. »

« Cette nouvelle procédure, destinée à me nuire, viole de manière flagrante ma présomption d’innocence, les droits de la défense, le droit à un procès équitable et l’égalité des armes, poursuit Oscar Temaru. En effet, mes avocats étant eux aussi convoqués, ils semblent visés par l’infraction de recel de détournement de fonds publics, alors même que l’octroi de la protection fonctionnelle s’est fait dans les strictes conditions prescrites par la loi. Cette manœuvre inédite engagée à la veille du procès en appel (de l’affaire Radio Tefana, NDLR) est destinée à me priver de ma défense et à m’éloigner de mes avocats. »

Le maire de Faa’a annonce donc clairement qu’il ne se laissera pas faire : « J’ai pris la décision de saisir le défenseur des droits, monsieur Jacques Toubon, de cet acharnement procédural, ainsi que le conseil supérieur de magistrature. Nous avons agi conformément à la loi et n’entendons pas nous laisser impressionner par les manœuvres du ministère Public ».

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