Moorea : il veut faire sanctionner son médecin pour sa prise en charge tardive

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Un habitant de Moorea demande à la justice de contraindre l’ordre des médecins à poursuivre disciplinairement une praticienne de l’île sœur. L’homme lui reproche de ne pas lui avoir assez rapidement administré un antibiotique contre la leptospirose, ce qui avait failli causer sa mort.

Publié le 11/02/2020 à 16:04 - Mise à jour le 12/02/2020 à 13:31

Un habitant de Moorea demande à la justice de contraindre l’ordre des médecins à poursuivre disciplinairement une praticienne de l’île sœur. L’homme lui reproche de ne pas lui avoir assez rapidement administré un antibiotique contre la leptospirose, ce qui avait failli causer sa mort.

En avril 2013, cet homme de 60 ans se présente à l’hôpital de Moorea car il se sent mal. Le médecin suspecte immédiatement une dengue ou la leptospirose. Il demande des analyses complémentaires pour confirmer ses doutes. ET le patient rentre chez lui.

Sauf que quelques jours plus tard, il est évasané en urgence au CHPF du Taaone.  Atteint de la leptospirose, il est plongé dans le coma et échappe de peu à la mort.

En 2017, l’hôpital de Moorea est condamné à lui verser près de 2,5 millions de Fcfp de dommages et intérêts pour sa prise en charge jugée défaillante. Mais sur le plan disciplinaire, le médecin n’a eu aucune sanction.

Ce que n’accepte pas l’intéressé. Il a donc demandé au tribunal administratif de contraindre les membres de l’ordre des médecins à statuer sur leur confrère.  L’avocate du patient, Me Isabelle Nougaro , considère qu’en raison du lourd passé médical de son client, il aurait dû se voir immédiatement prescrire des antibiotiques : « S’agissant d’une personne de cet âge-là et souffrant d’affections notamment cardiaques, il était nécessaire de lui donner tout de suite les antibiotiques requis dans cette situation sans avoir à attendre les résultats de la prise de sang effectuée pour savoir s’il avait la leptospirose. C’était un principe de prudence à appliquer dans ce cas précis. »

L’Ordre de médecins estime de son côté que le praticien de Moorea n’a commis aucune faute déontologique. Une analyse à laquelle s’est rangé ce matin le rapporteur public du tribunal administratif. Le magistrat considère lui aussi que le fait de ne pas avoir administré un traitement préventif au patient ne constitue pas un manquement professionnel. La décision sera rendue dans une quinzaine de jours.

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