Le projet de porcherie industrielle à Tahiti tombe à l’eau

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La décision du tribunal administratif est tombée ce mardi matin : la justice a décidé d'annuler l'arrêté de la direction de l'environnement qui autorisait l'installation et l'exploitation d'un élevage de porcs à Taiarapu-Est. Le tribunal a pointé du doigt plusieurs manquements dans l'étude d'impact du projet.

Publié le 07/12/2021 à 10:22 - Mise à jour le 07/12/2021 à 10:22

La décision du tribunal administratif est tombée ce mardi matin : la justice a décidé d'annuler l'arrêté de la direction de l'environnement qui autorisait l'installation et l'exploitation d'un élevage de porcs à Taiarapu-Est. Le tribunal a pointé du doigt plusieurs manquements dans l'étude d'impact du projet.

Après avoir obtenu la suspension du projet en août dernier, le collectif qui s’est dressé contre le projet de porcherie industrielle a enfin obtenu gain de cause. L’arrêté qui autorisait l’élevage industriel vient d’être annulé par le tribunal administratif.

Le projet, qui devait s’établir sur le plateau de Taravao, prévoyait l’établissement d’un élevage de 1 844 porcs. Le lisier des porcs 6un mélange d’excréments utilisé comme engrais- devait être ensuite diffusé sur des terres agricoles, suivant ainsi un processus d’épandage. L’étude d’impact réalisée en 2018 indiquait alors un risque que le lisier épandu, suivi de fortes pluies, puisse ruisseler et entraîner une pollution des eaux, ce que le collectif opposé à la porcherie avait pointé du doigt.

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Pour limiter ce risque, l’étude d’impact prévoyait de pomper le lisier des porcs dans la fosse tous les mois avant d’être épandu sur des champs. Mais le tribunal a souligné le fait qu’aucun calendrier annuel d’épandage type n’a été produit par l’étude. Un calendrier pourtant nécessaire selon l’avis de la direction de l’agriculture datant du 26 décembre 2018.

Par ailleurs, pour limiter la diffusion des odeurs et les risques de pollution, il était également prévu que les sols soient retournés dans les 24 heures suivant la diffusion du lisier sur les terres agricoles. Mais encore une fois, l’étude d’impact n’a pas mentionné les périodes exactes de retournement des sols. Sans compter qu’aucun arrêté n’a autorisé l’épandage sur les parcelles de terres prévues.

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Autre manquement de l’étude : celle-ci n’a pas mentionné la présence des ruisseaux secondaires des deux rivières à proximité de la zone d’exploitation et des champs destinés à l’épandage. « De plus, aucune étude hydrogéologique, ni étude sur la circulation superficielle et profonde des eaux sur les zones des parcelles concernées par l’épandage du lisier, n’a été envisagée », notifie la décision du tribunal. « Ces insuffisances de l’étude d’impact ont eu pour effet de nuire à l’information complète de la population lors de la tenue de l’enquête publique ».

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